L’échange
Mise en scène :
Xavier Lemaire
Auteur(s) :
Paul Claudel
Distribution :
Isabelle Andreani, Xavier Lemaire, Paul-Alexandre Grenier, Gaëlle Billaut-Danno
Année de production :
2011
Equipe technique :
Caroline Mexme (Décors), Didier Brun (Lumières), Virginie Houdinière (Costumes), Régis Delbroucq (musiques)
Durée du spectacle :
1 heures 50 minutes

Agenda

Une création du Théâtre Mouffetard 2011

« L’échange » de Paul Claudel dans sa 2ème version

Nous sommes en Caroline du sud après la guerre de sécession. Marthe et son mari Louis Laine vivent au bord de l’eau, dans une petite cabane. Louis a été engagé comme gardien de la propriété d’un riche américain Thomas Pollock Nageoire marié à une actrice Léchy Elbernon. Thomas Pollock Nageoire va proposer à Louis d’acheter sa femme.

Le chef d’œuvre de Claudel L’échange, synthétise l’universalité du paradoxe amoureux

Note d'intention

L’échange synthétise l’universalité du paradoxe amoureux, le besoin de construire et l’envie de liberté, la soif de l’autre et son enfermement, la méchanceté en réponse à la bonté, la jalousie comme pilier du sentiment amoureux, l’attirance et la soumission à l’argent comme cancer de l’amour, l’arrogance sœur de l’ignorance.

Et puis, dans ce flot incomparable de sentiments puissants et éternels, la langue de Claudel, vecteur de ces émotions, qui transcende l’action, qui illumine les sentiments et crée la catharsis. La cruauté fait face à la pureté et cet affrontement est magnétique.

Pour cela, je voudrais un jeu d’acteur puissant et sensuel qui navigue du profane au sacré, des caractères qui s’opposent afin que l’ensemble singularise la force poétique de l’œuvre.

J’ai voulu un décor, entre réalisme et théâtralité, évoquant la chaleur de la Côte Est. Il sera un terminus par lequel on ne peut accéder que par une planche, un cul de sac donnant sur une cabane de bois, une balançoire, et une petite plage face à l’infini… un terrain à la fois hostile et accueillant propice au jeu, symbole de cette pièce sur l’amour et son enfermement.

l'échange ouverture rideauJ’ai choisi de monter la seconde version, celle de 1951, celle née de la volonté de Jean-Louis Barrault. Cette version est assez peu montée au prétexte d’être moins lyrique, moins poétique, moins authentique. Et pourtant, je la ressens plus essentielle, plus charnelle, plus joueuse, plus théâtrale, bref plus moderne.

Je sens le filtre d’un acteur-metteur en scène donnant à l’auteur-poète plus de densité, plus d’efficacité, plus d’humanité. Je ressens dans cette version une certaine paternité de Paul Claudel sur Tennessee Williams.

Jean-Louis Barrault a bercé les mythes fondateurs de mes envies d’apprenti comédien,  monter cette 2ème version de L’échange me rappelle l’importance capitale de la rencontre entre un auteur et un metteur en scène, de cette complicité qui magnifie l’écriture, de cette dualité qui donne du relief à une œuvre.

Xavier Lemaire

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