Les coquelicots des tranchées
Mise en scène :
Xavier Lemaire
Auteur(s) :
G-M Jolidon
Distribution :
12 comédiens(nes) et 3 techniciens
Année de production :
2014
Durée du spectacle :
2 heures 10 minutes

Une création 2014

« Les Coquelicots desTranchées » de G-M Jolidon, mise en scène Xavier Lemaire a été créé en mars 2014 en tournée, repris au Théâtre de LA LUNA au festival d’Avignon et au Théâtre 14 à Paris.

LA PIECE

 

« Les Coquelicots desTranchées », c’est l’histoire de la famille Lesage, du 11 novembre 1915 au 11 novembre 1918…

L'histoire dans l'Histoire avec un grand H

SYNOPSIS

1913 – PHOTO DE FAMILLE DANS LES CHAMPS. 11 novembre. C’est l’anniversaire de Gertrud. Pour célébrer l’événement, la famille et les employés du domaine posent devant le photographe. Un coup de tonnerre éclate. Les personnages disparaissent, le bruit du canon résonne dans le lointain.
1914 – QUELQUE PART PRES DU FRONT. Un groupe de soldats fourbus s’affale sur le sol d’une grange. Des voix râlent et jurent. Des critiques sarcastiques fusent sur l’absence de considération des gradés à leur égard, sur la guerre qui est bien partie pour durer et sur les filles qui leur manquent. Dos appuyé contre une botte de paille, Hector LESAGE sort son bloc, un stylo, et écrit à sa famille.
stiques fusent sur l’absence de considération des gradés à leur égard, sur la guerre qui est bien partie pour durer et sur les filles qui leur manquent

– INTERIEUR FERME. 11 novembre. Au Domaine, Gertrud et Mathilde lisent ses lettres avec émotion. Louise montre l’écharpe qu’elle a tricotée pour son filleul de guerre. Julie raconte que dans sa lettre, son père lui décrit les atrocités qui se passent sur le front. Le père Thomas revient du village. D’après le communiqué du garde-champêtre, le front s’étend toujours de la Somme aux Vosges. Gertrud fustige ce commandement d’incapables, évoque la guerre de 70 et n’a pas de mots trop durs pour dire sa haine des Prussiens. En l’honneur de son anniversaire, elle sort la Mirabelle pour respirer l’air de son Alsace natale. Mathilde revient de l’étable, paniquée : la vache Margot va mettre bas. Ce n’était pas prévu si tôt ! Gertrud envoie Louise chercher le vétérinaire et dit à Julie d’appeler son frère pour aider père Thomas au vêlage. Augusta, ambulancière sur le front, arrive sur ces entrefaites. La voyant en pantalon, Gertrud est outrée ; la guerre, c’est aussi la fin des préjugés vestimentaires pour les femmes. Elle voudrait que sa fille revienne vivre au domaine. Malgré sa lassitude, Augusta refuse d’abandonner ces hommes qui luttent pour les défendre. Elle parle de la violence des combats et des victimes qui se comptent par centaines de milliers.
– GRAND QUARTIER GENERAL. Le Général Coffre établit ses plans en vue d’une nouvelle offensive. Les officiers plaident la fatigue des soldats qui se battent sans interruption depuis le début du conflit. Pour le chef des armées, les pertes humaines comptent moins que les pertes de temps ! Il est sûr que bientôt, le fanion de la victoire flottera à la pointe des baïonnettes françaises !
1915 – INTERIEUR FERME. Hector a obtenu six jours de permission pour faire les foins. Les retrouvailles sont chaleureuses. La joie est générale, les questions se bousculent sur les lèvres, sauf une qu’ils n’osent poser : comment c’est « là-bas » ? Mais le mari que Mathilde a connu n’existe plus. C’est un homme brisé par la violence, hanté par les cris des blessés et le bruit terrifiant des bombes. Un être humain souillé par les tueries commises, qui l’obsèdent au point d’être impuissant à assumer son devoir d’époux. Il évoque sa mort, pense qu’il n’en reviendra pas. Mathilde réagit avec fougue et propose de le cacher jusqu’à la fin de la guerre. Hector refuse car la honte rejaillirait sur sa famille. Et surtout, il n’est pas assez lâche pour laisser un autre mourir à sa place.
– TRANCHEE. Le toit d’une cagna est étayé d’un mort allemand recouvert de terre ; sa paire de bottes sert de portemanteau. Un officier arrive, découvre le macchabée, s’insurge et les traite de dégueulasses. Les soldats haussent les épaules et ricanent sans joie. « C’est la guerre qu’est dégueulasse », disent-ils. Résigné, l’officier leur annonce qu’ils doivent « monter » à l’aube, offre des cigares et leur promet une ration de vin supplémentaire. Les poilus protestent : ils devaient être relevés le lendemain !
– INTERIEUR FERME. Au Domaine, Julie apprend que son frère a devancé l’appel sans lui en parler. Elle priait tellement pour que la guerre soit finie le jour de leurs dix-huit ans, c’était dans 6 mois, il aurait pu attendre ! Louise se fait rassurante en la consolant. Jules a rejoint l’unité d’Honoré et d’Hector. Il sera bien entouré. Dans sa dernière lettre, son père l’a prévenu qu’il changeait de secteur. Il partait à Verdun. Un coin plutôt calme, d’après leur officier…
1916 – GRAND QUARTIER GENERAL. C’est l’hiver. Visite du Président de la République, Poinrond, qui reproche au Général Coffre le coût humain et financier des dernières offensives. Il s’inquiète de l’état catastrophique des systèmes de défense des forts de Verdun. Le 2ème bureau prévoit une attaque allemande de grande ampleur. Coffre ne croit pas à ces « rumeurs », mais consent à contrecœur à faire évacuer les civils de la ville.
– INTERIEUR FERME. Le capitaine de Villandry, répondant à une demande d’Hector, arrive au Domaine avec Karl Müller, un prisonnier allemand, pour remplacer leur main d’œuvre agricole. Gertrud survient. En voyant ce « sale Boche » chez elle, elle l’injurie en Alsacien et le met dehors. D’un ton calme et déterminé Mathilde lui rappelle qu’elle est enceinte, épuisée par les travaux de la ferme et qu’elle doit se ménager si elle veut garder son enfant. Si sa belle-mère refuse l’aide d’un prisonnier, elle partira chez ses parents avec sa fille jusqu’à l’accouchement. Gertrud s’incline avec rage
– HOPITAL DE CAMPAGNE. Cris et gémissements se font entendre. Le tablier taché de sang, Augusta s’active auprès des moribonds. Le médecin doit amputer un jeune soldat. En l’absence de morphine, il faut l’enivrer. Des brancardiers épuisés déposent un nouveau blessé. Malheureusement il est mort en cours de route. Ils sont écœurés de l’avoir transporté pour rien!
– INTERIEUR FERME. Le père Thomas a reçu une lettre d’Honoré. Julie n’est pas là pour la lire, lui ne sait pas. Il attend son retour pour en prendre connaissance. Gertrud se propose. Le vieil homme hésite. Sa petite-fille ne sera pas contente. Mais la différence de classe sociale dicte naturellement son comportement. Il lui tend la lettre d’Honoré. Au moment où, dans sa lettre, son père supplie sa fille de venir le voir à l’hôpital pendant qu’il est encore vivant, Julie survient, suivie de Karl. Furieuse, elle arrache la lettre des mains de Gertrud. Mathilde, entrée silencieusement, lui demande de poursuivre la lecture. Julie refuse. Mathilde insiste. À contrecœur, la jeune fille s’exécute.
Le son de sa voix juvénile souligne l’horreur du récit de l’enfer de Verdun. À la lecture du passage sur la mort d’Hector, Mathilde s’est figée. D’une voix cassée, Gertrud dit au Père Thomas de commander un cercueil. Le vieil homme objecte qu’il n’y a pas de corps à mettre dedans. « On le mettra en terre, vide, répond Gertrud, et sur sa tombe, on fera graver Mort pour la France et pour l’Alsace. »
À ces mots, Mathilde saisit la bouteille de Mirabelle et la pose devant Gertrud. Elle s’insurge : c’est à cause de la haine de gens comme elle que la guerre a éclaté et qu’Hector est mort ! Soudain, elle pousse un cri de douleur. Karl la reçoit dans ses bras, Louise et Julie se précipitent, Gertrud presse le père Thomas d’aller chercher le médecin. Depuis la naissance de Louise, sa belle fille n’a jamais été capable de mener une grossesse à terme. Il faut sauver l’enfant. À présent qu’Hector est mort, c’est sa dernière chance d’avoir un héritier.
– SALON PARISIEN. Le Général Vinille, nouveau chef des armées, parade entre deux élégantes. La curiosité de ces dames le flatte. Ajoutant la sottise à sa prétention, il détaille le déroulement de l’attaque prévue au chemin de Dames, censée mettre fin à la guerre. Il ignore que l’une de ses deux admiratrices est une espionne au service des Prussiens…
– INTERIEUR FERME. La famille est réunie autour de Gertrud qui, poussée par Augusta, a invité Karl au repas de Noël. Jules débarque sans prévenir, passablement ivre. Après un an passé au front, le garçon a changé. Il exhibe fièrement sa croix de guerre, raconte avec délectation son rôle de nettoyeur de tranchées. Personne ne dit mot ; c’est un poilu, il se bat pour eux. Découvrant la présence d’un Boche, le garçon l’insulte et sort son couteau pour le tuer. Julie s’interpose, reçoit le coup à sa place. Voyant couler le sang de sa sœur, Jules s’effondre et demande pardon. Julie l’excuse : c’est à cause de la guerre qu’il est devenu comme ça, la guerre rend fou !
1917 – ARRIERE-FRONT. Un officier exhorte les poilus à reprendre le combat. Jules est parmi eux et refuse de monter en ligne. Lors des dernières attaques, pour 50 mètres de terrain gagné, ils ont perdu les trois quarts de la compagnie. « À bas la guerre ! », crient les mutins. L’officier dégaine et appelle les gendarmes à l’aide. Peu après, on assiste à l’exécution des mutins. Jules est au nombre des fusillés. Il meurt en criant le nom de sa sœur.
– DANS LE PRE. Au même instant, alors qu’elle étend le linge en chantonnant la chanson de Craonne, Julie pousse un cri et porte ses mains au cœur. Jules vient de mourir ! Elle en est sûre, elle l’a senti dans son corps. Elle s’enfuit en hurlant son nom et va se jeter dans la rivière.
– INTERIEUR FERME. Karl et Mathilde ramènent le corps de Julie au Domaine. Père Thomas pleure, et s’interroge : « C’est pas normal que les jeunes meurent avant les vieux ». Gertrud l’entraîne, Karl et Mathilde restent seuls à veiller la jeune fille. Karl dit sa honte de porter l’uniforme allemand, et finit par avouer l’amour qu’il ressent pour la jeune femme. Mathilde le repousse malgré l’attirance qu’elle éprouve pour lui
– CHAMP DE BATAILLE. Un Français et un Allemand sont les seuls survivants de la tuerie qui vient d’avoir lieu. Ils fraternisent avant qu’une patrouille ne vienne interrompre brutalement leur dialogue.
– ASSEMBLEE NATIONALE. Discours d’investiture de Clémenceau à la Chambre. Son programme : la guerre jusqu’à la victoire.
– INTERIEUR FERME. Gertrud commente aigrement au père Thomas l’appel à l’emprunt de guerre, critique les Russes qui les ont lâchés, et doute « qu’avec les bonnets d’ânes qui sont à l’état-major, la victoire soit proche ! » Augusta, venue en permission, a une crise de désespoir. Mathilde la console. Les deux femmes évoquent cette guerre interminable avec tristesse et lucidité. Augusta a deviné les sentiments de Karl pour Mathilde, qui nie, avant d’avouer qu’elle n’y est pas insensible. Augusta comprend son désarroi, mais les femmes ont payé l’impôt du sang et ont gagné le droit de vivre selon leur cœur. Il n’y a pas de honte à aimer son ennemi.
1918 – TRANCHEE ALLEMANDE. Des feldgraue attendent l’assaut. Les Français surgissent en hurlant. Un violent corps à corps s’engage. Dans le silence revenu, un soldat se lève, avance à l’aveuglette. Il ne voit plus et pleure en appelant sa mère.
– INTERIEUR FERME. Gertrud est seule lorsque le gendarme et le curé viennent la voir, porteurs d’une mauvaise nouvelle : Augusta est morte. On lui remet la médaille décernée à sa fille à titre posthume. Karl vient lui faire ses condoléances. Gertrud laisse éclater sa haine à l’égard de son peuple barbare. Mathilde est bouleversée par la mort d’Augusta. Karl l’informe qu’il veut quitter le domaine, il ne supporte plus la haine de Gertrud. La jeune femme le supplie de rester et lui avoue son amour. Heureux de cet aveu, il lui propose de venir le rejoindre, le soir même, dans la grange. Gertrud survient après son départ. Elle a tout entendu et critique vertement la conduite de sa bru. « Une femme est gardienne de son ventre », lui dit-elle. Mathilde se défend de sa fidélité envers Hector depuis sa mort, et lui reproche son hostilité invétérée. D’une voix blanche, Gertrud lui raconte la tragédie qu’elle a vécue par le passé, à l’origine de son aversion pour les Boches.
– TRANCHEE. 11 novembre, onze heures moins cinq. Un sergent consulte nerveusement sa montre. Enfin, le clairon sonne les sept petites notes annonçant le cessez-le-feu. Aucun cri de joie n’accueille la fin des tueries ; les soldats ne ressentent qu’amertume et lassitude.
– EXTERIEUR FERME. Mathilde court prévenir Karl que la guerre est finie. Il la prend dans ses bras et l’entraîne dans une valse pour célébrer cet événement qu’ils espéraient tous. Bientôt, ils seront libres de s’aimer sans se cacher. Les flonflons du bal parviennent jusqu’au domaine. Le père Thomas s’avance vers Gertrud, seule dans son coin, et la félicite : « La paix est un beau cadeau d’anniversaire ». « L’armistice n’est pas la paix, dit-elle, c’est une trêve. Et une trêve dure ce que durent les coquelicots dans un champ de blé. Ils reviendront », prédit-elle d’un ton lugubre.
On entend le martèlement sourd et régulier d’un bruit de bottes qui se rapproche et s’arrête dans un claquement de talons.

RECAPITULATIF des dates de tournée

Dates de tournée 2014
Maisons Alfort – Théâtre Claude Debussy 06/03/2014
Draveil – Théâtre Donald Cardwell 08/03/2014
Saint Raphaël – Palais des Congrès 18/03/2014
Saint Germain en Laye – Théâtre Alexandre Dumas 10/04/2014
Saint Gaudens – Théâtre Municipal 24/04/2014
Nouméa – Théâtre de l’Ile 22 au 28/09/2013
Chaville – L’Atrium 01/10/2014
La Celle Saint Cloud – Théâtre Municipal 03/10/2014
Poissy – Théâtre Municipal 07/10/2014
Courbevoie – Espace Carpeaux 09/10/2014
Saint Maur des Fossés – Théâtre de Saint Maur 10/10/2014
Puteaux – Théâtre des Hauts de Seine 14/10/2014
Le Havre – Théâtre de l’Hôtel de Ville 16/10/2014
Rambouillet – Le Nickel 17/10/2014
Franconville – Centre Culturel Saint Exupéry 24/10/2014
Rueil Malmaison – Théâtre André Malraux 04/11/2014
Sucy en Brie – Centre Culturel 05/11/2014
Saint Cloud – Centre Culturel Les 3 Pierrots 06/11/2014
Plaisir – Espace Coluche 7-8/11/2014
Paris – Théâtre 14 du 11 novembre au 31 décembre 2014

PROCHAINES DATES à suivre…

Agenda

« Les Coquelicots des Tranchées » :
MOLIERE du MEILLEUR SPECTACLE PUBLIC 2015