CREATION 2023
« RENTREE 42, BIENVENUE LES ENFANTS ! »
de Pierre-Olivier Scotto & Xavier Lemaire
Mise en scène : Xavier Lemaire
DISTRIBUTION:
Anne RICHARD
Isabelle ANDREANI
Emilie CHEVRILLON
Michel LALIBERTE
Fanny LUCET
Dominique THOMAS
Scénographie : Caroline Mexme
Costumes : Christine Villers
Lumières : Didier Brun
Création musiques : Elsa MOATTI
Création sonore : Philippe Bozo
SUITE DES DATES DE PRE-TOURNEE de « RENTREE 42, Bienvenue les enfants! »
Septembre 2023 :
CHAVILLE : mercredi 27 septembre 2023
Novembre 2023 :
SAINT-WITZ : vendredi 17 novembre 2023
LOUVRES : samedi 25 novembre 2023
Janvier 2024 :
BEZON : vendredi 19 janvier 2024
Mars 2024 :
DOUAI : lundi 25 mars 2024
Avril 2024 :
NEUILLY-SUR-SEINE : mardi 23 avril 2024
SAINT-WITZ : vendredi 26 avril 2024
SAISON 2024-2025:. DATES A SUIVRE…
Festival d’AVIGNON OFF 2023
Théâtre La Luna
« RENTREE 42, BIENVENUE LES ENFANTS ! »
de Pierre-Olivier Scotto & Xavier Lemaire
Mise en scène : Xavier Lemaire
AU THEATRE DE LA LUNA AVIGNON
1, RUE SEVERINE 84000 AVIGNON
Réservations: https://www.theatre-laluna.fr/spectacle/rentree-42-bienvenue-les-enfants
Tél: 0490869628
CREATION 2023
Avec:
Anne RICHARD
Isabelle ANDREANI
Emilie CHEVRILLON
Michel LALIBERTE
Fanny LUCET
Dominique THOMAS
Scénographie : Caroline Mexme
Costumes : Christine Villers
Lumières : Didier Brun
Création musiques : Elsa MOATTI
Création sonore : Philippe Bozo
LES DATES DE PRE-TOURNEE avant le Festival d’Avignon de « RENTREE 42, Bienvenue les enfants! »
Juillet 2023 :
VERSAILLES « Mois Molière » : vendredi 09 et samedi 10 juin 2023 aux Grandes Ecuries
ST-CLOUD Théâtre 3 Pierrots « Before Off »: Dimanche 25 juin 2023
Juillet 2023 :
FESTIVAL D’AVIGNON 2023
du 07 au 29 juillet 2023 au THEATRE LA LUNA à 16h50 (sauf le mercredi…)
A propos de la pièce/
Nous sommes le jeudi 1er octobre 1942, c’est la veille de la rentrée des classes à l’école élémentaire des filles Victor Hugo du 11ème arrondissement de Paris, les maîtresses se retrouvent après les grandes vacances pour préparer la rentrée…
Il y a Gisèle Blanc, Madame la directrice, une femme raffinée à l’autorité douce et ferme de celle qui sait…
Il y a Monique Ricou, une maîtresse engagée (elle est communiste), amie de Gisèle Blanc, elle n’a pas sa langue dans sa poche, cette époque de délations et de compromissions la révolte.
Il y a Lucienne Tati, une femme pleine d’empathie, à la vie réglée comme une pendule, qui aime son métier plus que
tout.
Et Suzy Courcelles, jeune institutrice, belle et rayonnante, qui veut réussir, elle aime le théâtre et le maréchal Pétain…
Dans cette école, le gardien est Adolphe Bastien, ancien combattant de 14-18, il a perdu un bras à la guerre, blagueur, serviable, il n’aime pas les Fridolins.
Enfin un inspecteur va venir visiter l’école, c’est Mr Person, il est investi des nouvelles directives de l’éducation nationale, antisémite, il entend redresser les valeurs morales de l’école Française…
LA PIECE EST EN TROIS ACTES/
1er acte :
C’est la veille de rentrée, les maîtresses se retrouvent après deux mois et demi de vacances, on attend la liste des futures élèves, les amitiés et les inimitiés ressortent, il faut préparer le projet pédagogique de l’année, chacune sa classe, chacune ses élèves que l’on connaît
de l’an passé ou d’une sœur à qui l’on a enseigné… la liste arrive, une alerte à la bombe retentit, on récupère les cahiers pour inscrire les noms, demain c’est la rentrée…
Acte 2 :
C’est la rentrée, il est 8h25 et il n’y a que 17 élèves d’arrivées ! Que se passe-t-il ? Constat, sidération et décision rythmeront cet acte ! Pourquoi cette école sans élèves? Monique Ricou évoque une rafle en juillet…
Est-ce possible ? En attendant des explications de l’inspecteur, il faut s’organiser…
Acte 3 :
Quinze jours plus tard, l’inspecteur Mr Person arrive à l’école en fin de journée… Les maîtresses vont pouvoir comprendre et s’expliquer… Et quelle explication !!!
GENESE DE LA PIECE/
Il y a quatre ans, j’ai lu cette histoire méconnue de classes quasiment vides dans les écoles de certains quartiers de Paris, dû à la rafle du Vel D’hiv… J’ai visité les quartiers où des plaques relatant cette absence d’enfants sont apposées sur les murs d’école… L’idée d’une pièce de théâtre m’a immédiatement traversé.
Qu’est-ce qu’une rentrée d’école sans élève? Comment justifier l’impensable ? Quel est le sens de l’enseignement dans une période trouble comme 39-45 ? Comment comprendre et résister, sans savoir, sans être sûr ? Dans l’effroyable histoire de la Shoah, comment traiter l’absence immédiate ?
J’en ai parlé à mon ami, complice et auteur Pierre Olivier Scotto, qui a été très enthousiaste ! Nous nous sommes attelés à la tâche pour écrire cette histoire !
“Rentrée 42, Bienvenue les enfants” est née de cette envie de raconter le quotidien de l’Histoire par le prisme des petites gens qui sont confrontés à l’implacable rouleau compresseur du nazisme. Nous avons voulu être au cœur de la croisée des destins de ces maîtresses, qui sont
confrontées à l’impensable : apprendre que des enfants, des petites filles — leurs élèves — ont été envoyés à la
mort par leur employeur l’État français !
De cette prise de conscience, de cette humiliation de cautionner, malgré elles, cette politique infâme, de leur passion d’enseigner, va jaillir un instinct de résistance, comme une allégorie à la Résistance française !
Aujourd’hui nous sommes très heureux de vous présenter le fruit de ce travail d’écriture.
Xavier Lemaire.
A PROPOS DE LA MISE EN SCENE/
La mise en scène de ce spectacle sera de facture réaliste :
une salle de classe comme on se l’imagine en 1942, avec ses fenêtres traversantes, son mobilier, ses porte-manteaux, ses accessoires, le tableau noir de la directrice derrière son bureau et deux portes : une ouvrant sur le couloir, l’autre sur une remise, donneront l’authenticité de la
situation… La particularité de ce décor est que les spectateurs seront comme des élèves invisibles du fond de la
classe. Trois bureaux d’écoliers seront au premier rang, démarcation entre la scène et le public. Un effet déco de relief donnera à la scène une vision panoramique de la
situation. Le jeu des actrices et acteurs sera très incarné, donnant à la situation un effet témoignage. La pièce n’en sera pas moins cocasse et surprenante. Enfin une bande
sonore mêlant sons d’actualité, chanson d’époque et musique originale donnera un relief cinématographique au récit.
NOTE D’INTENTION DES AUTEURS/
C’est la deuxième fois que nous unissons nos désirs, nos imaginaires pour écrire et réaliser un spectacle qui nous tient à cœur. Nous sommes tous les deux passionnés de
la grande Histoire et nous aimons raconter les petites histoires des gens dans la grande Histoire.
Mais comme pour notre premier projet “Là-bas, de l’autre côté de l’eau” consacré à la guerre d’Algérie, ces hommes et ces femmes que nous racontons ne sont pas des personnes ordinaires. Certes ils viennent tous de la rue, du peuple comme Albert Camus venait du ruisseau mais ils
se révèlent des héros au fil de l’histoire. Ils deviennent ce que nous appelons des héros du quotidien… Ceux qui se sont battus modestement, anonymement et se sont dépassés pour une cause juste : la liberté, la démocratie, la république.
Quand nous avons décidé de travailler sur “Rentrée 42, Bienvenue les enfants”, nous avons été très ému… Très fier de partager cette histoire… Cette aventure…
Pour Pierrot cela touchait encore juste dans son cœur.
Enfant de l’Éducation nationale. Né dans une école républicaine. Il a vécu dans une école et comme tous les fils et filles d’instituteur la cour de récréation était ma deuxième chambre pour courir rêver et jouer aux gendarmes et aux voleurs ! Il ressent encore aujourd’hui les odeurs d’encre, de craie, de cantine scolaire… Comme Marcel Pagnol, son père lui a appris à lire. A 4 ans, il se glissait dans sa classe clandestinement et déchiffrait les premiers mots. Le jour de la rentrée son
père écrivait sur le tableau noir “Bienvenue les enfants”.
Le titre de notre pièce s’imposait ! Mais pour notre “Rentrée 42, Bienvenue les enfants”, qui se situe en octobre 1942, il fallait se plonger dans l’Histoire, de cette France de
Pétain qu’on connaît mal.
Que s’est-il passé lors de la rentrée scolaire 1942 à Paris, après que la police française ait raflés et déportés près de 4000 enfants juifs. Comment les enfants, les enseignants,
l’administration ont-ils vécu cette barbarie ?
Nous avons imaginé une petite école de filles du 11ème arrondissement de Paris et nous avons construit des personnages qui auraient pu vivre ce moment terrible incroyable, impensable… Nous construisons ensemble une trame avec une progression dramatique. Xavier scénariste, en tant que metteur en scène voit les images en avance
et raconte déjà les situations et les actions. Pierre Olivier note et essaie de restituer en dialogues les visions du «metteur en scène » … Puis c’est un échange incessant sur
la psychologie des personnages, sur les rebondissements, sur le rythme de l’œuvre et la juste réplique. Pour “Rentrée 42, Bienvenue les enfants” nous avons
imaginé quatre enseignantes avec des caractères bien trempés ! Pour qu’une pièce soit forte, il faut favoriser les antagonismes, les conflits, les alliances … Comment
ces enseignantes, madame tout le monde, vont réagir à cette situation extraordinaire ? La peur, la révolte, la résignation… tous ces sentiments qui nous animent quand
nous sommes confrontés à un événement plus grand que nous. L’important est que le spectateur puisse s’identifier à cette histoire à ces personnages. C’est notre vision du
théâtre ! Un théâtre de passion, de chair, de sang, de rires et de pleurs !
Nous avons donc construit une histoire qui ressemble à une enquête policière, les maîtresses d’école vont enquêter, se renseigner pour comprendre où sont passés les 109 enfants manquants… Dans notre histoire nous parlons beaucoup d’enfants mais nous n’en voyons jamais…
Dans notre histoire nous parlons beaucoup des juifs mais ils ne sont pas présents… C’est l’époque où ils se cachent, où ils survivent dans un Paris policé et antisémite. Nous allons suivre la recherche de vérité de ces femmes si attachantes et terriblement humaines. Elles aiment leur métier, elles aiment leurs enfants et elles ne sont pas particulièrement hostiles au régime de Vichy. Elles se comportent comme des fonctionnaires de l’État. Mais en apprenant
l’existence de la rafle du Vel D’hiv de juillet 1942, elles vont prendre conscience de l’horreur de la situation et devenir des résistantes pour sauvegarder leur école et les valeurs de l’éducation républicaine…” Rentrée 42, “Bienvenue les enfants” est construit comme une fable réaliste.
Nous avons tenu à y injecter également de l’humour, cet humour parfois noir qui est celui du désespoir. Mais nos héroïnes, car ce sont des héroïnes du quotidien, ne sont
jamais désespérées. Elles se battent pour les enfants, pour l’enseignement, pour la justice …pour la civilisation.
C’est une pièce humaniste que nous vous présentons pour dire qu’il ne faut jamais oublier, qu’il faut transmettre aux générations sans cesse et que le théâtre est le plus beau des instruments pour témoigner et magnifier le réel.
C’est notre devoir de citoyen et d’artiste.
Pierre Olivier Scotto et Xavier Lemaire
A propos de la Rafle du Vél d’Hiv/
La rafle du VEL D’HIV est la plus grande arrestation massive de juifs réalisée en France pendant la Seconde guerre mondiale.
Le 16 et 17 juillet 1942 plus de 13000 juifs sont arrêtés dans Paris avant d’être détenus au Vélodrome d’Hiver dans le 15ème arrondissement de Paris.
Ils sont ensuite envoyés dans les camps de transit de Drancy, Pithiviers et Beaune la Rolande puis assassinés via les trains de la mort vers le camp d’extermination d’Auschwitz. Moins d’une centaine d’adultes en reviendront…
Cette rafle a été programmée et exécutée par l’État français de Vichy pour plaire aux autorités allemandes. Ce sont plus de 9000 policiers français qui sont intervenus dans chaque appartement. Plus de 4000 enfants ont été déportés alors que les Allemands n’avaient demandé que l’arrestation des juifs étrangers de plus de 16 ans. Il a fallu attendre 1995 pour que la France, par la voix du président de la République Jacques Chirac, reconnaisse la responsabilité du gouvernement français.
XAVIER LEMAIRE/
Metteur en scène et co-auteur:
Au départ est le comédien, une trentaine de rôles grâce à des metteurs en scène comme Jean-Charles Lenoir, Luis Jaime Cortez, Betty Berr, Jacka Maré Spino, Nicolas Bataille, Isabelle Andréani…
L’envie de construire son univers, d’être plus en harmonie entre ses choix et son idéal, la volonté de découvrir des textes, de raconter des histoires, de débattre au cœur de l’humain et de la société le pousse à la mise en scène.
30 créations d’auteurs contemporains, 4 pièces d’auteurs classiques, 5 opéras, 4 spectacles déambulatoires..
Et dernièrement :
“Qui es-tu Fritz Haber ?” de Claude Cohen, Prix Coup de Cœur du Off 2013 /
“Les Coquelicots des tranchées”, Prix du Public Off 2014 et le Molière du meilleur spectacle Théâtre Public 2015 /
“Zigzag” de Xavier Lemaire /
“Hamlet” de Shakespeare adaptation X. Lemaire / C. Barnes Nomination Molières 2019 – Meilleur Acteur Théâtre Public /
“Un cœur simple” de Flaubert/I. Andréani – Nomination au Molières 2019 – Meilleur Seul
en Scène /
“Là-bas de l’autre côté de l’eau” de Pierre-Olivier Scotto et Xavier Lemaire /
“Madame Ming” d’Eric-Emmanuel Schmitt/
PIERRE-OLIVIER SCOTTO/
Auteur
Pierre-Olivier Scotto passe cinq années à la Comédie Française. Après avoir quitté le Français, il commence alors à écrire ses textes.
Sa première pièce “Le Mal de Mère”, mise en scène par Françoise Seigner, dans laquelle il joue avec Tsilla Chelton, obtient trois nominations aux Molières : Meilleure Pièce de Création, Meilleur Auteur, Meilleure Comédienne.
Viennent ensuite :
“Le Ciel est égoïste ?” co-écrite avec Martine Feldmann, Théâtre du Palais-Royal/
“Faux Frères”- Théâtre du Ranelagh, Théâtre du Chêne Noir à Avignon et Petit Théâtre de Paris /
“La Belle Mémoire” co-écrite avec
Martine Feldmann – Théâtre Hébertot – Trois nominations aux Molières 2004 : Spectacle de langue française, Actrice, Espoir masculin. /
“Jeux d’rôles” co-écrite avec Martine Feldmann. Théâtre Marigny /
“Coach”. Théâtre Saint-Georges /
“Battements d’elle”. Ciné 13 – Manufacture des Abbesses/
“La Boutique au coin de la rue” co-écrite avec Martine Feldmann, (tirée du film de Lubitsch ‘Shop around the corner’) /
“Là-bas de l’autre côté de l’eau” co-écrit avec Xavier Lemaire au Théâtre La Bruyère/
“Le voyage de Monsieur Molière” co-écrit avec Jean Philippe Daguerre.
Il est Chevalier des Arts et Lettres, et conseiller artistique à l’Atrium de Chaville auprès d’Hervé Meudic.
La distribution
Anne Richard Gisèle Blanc
Emilie Chevrillon Monique Ricou
Isabelle Andréani Lucienne Tati
Fanny Lucet Suzy Courcelles
Dominique Thomas Adolphe Bastien
Michel Laliberté Mr Person
ANNE RICHARD I Gisèle Blanc
Le grand public la connaît à travers
son rôle de juge dans la série phare
de France 2 “Boulevard du Palais”,
qui a duré 17 saisons, 55 épisodes.
Anne a aussi interprété de très
beaux rôles à la télévision et au
cinéma. Tout récemment elle a interprété un militaire dans “Commissaire Magellan”, et une navigatrice dans “Meurtre à
l’île d’Yeu” pour France 3, et au cinéma “Le nez dans le
ruisseau” avec Sami Frey et puis aussi “La colère d’une
mère”, “L’Amour interdit” de Jacques Malaterre, “La
Peine d’une mère” avec Jacques Perrin et “Dernier
Stade” le long métrage de Christian Zerbib pour lequel
elle a obtenu le Prix d’interprétation féminine au festival
de Florence… Déjà une centaine de films et de téléfilms.
Anne Richard s’est aussi illustrée au théâtre en jouant notamment “Agatha” de Marguerite Duras, en reprenant le
rôle culte de Jane Fonda dans “On achève bien les chevaux” mis en scène par Robert Hossein. Puis “Les Héritiers” “Coiffure et confidences”, “Faut que ça change”.
Elle a joué à Avignon au Théâtre du Balcon en 2021 “Coupables”, adapté d’un roman de Jean Teulé.
Elle a déjà sorti une quinzaine de livres-CD, aux éditions
Carpentier et Editions du Rocher consacrés aux enfants.
Anne Richard écrit et raconte de beaux contes, entraînant les tout petits dans un univers magique et enchanté.
Elle écrit aussi régulièrement des concerts-contes avec
le chef Blaise Héritier. “Blanc et Black”, “Les quatres saisons de la liberté”. Anne a aussi créé le spectacle musical
des 125 ans de l’EHL (école hôtelière de Lausanne)
Depuis quelques années, elle enseigne l’art dramatique à
l’AICOM (académie internationale de comédie musicale).
ISABELLE ANDREANI I Lucienne Tati
Parce que le théâtre est entré par
hasard dans sa vie, à l’occasion de
la lecture d’une scène de Molière,
Isabelle Andréani n’a jamais lâché
« son métier passion ».
De ses rencontres au sein de son
école l’ESAD : Jacques Seiler,
Laurence Bourdil, Françoise Seigner, Jean Pierre Martino ou Roland Bertin, mais aussi
avec de jeunes compagnies émergentes, dirigées -entre
autres par Carole Thibaut (DanielKeen…), par Jean-Christophe Dollé (création), par Clément Poirée (Hanokh Levin…), ou bien encore la Compagnie Derniers Détails en
Picardie. Elle crée sa propre compagnie et met en scène
plusieurs spectacles, dont, notamment au théâtre du
Lucernaire, un Goldoni qu’elle traduit et adapte : “La Pétillante soubrette”. Sa rencontre déterminante avec Xavier
Lemaire poursuit son parcours fidèle aux auteurs contemporains et classiques : elle sera à ses côtés sur scène et sous
sa direction, tour à tour : Eve, dans “Adam, Eve et descendances” de P. Bancou, “la Comtesse” de Musset, Lisette du
“Jeu de l’amour et du hasard” et de “La Mère confidente”,
Marthe dans “L’Echange” de Claudel, Clara Immerwahr Haber dans “Qui es-tu Fritz Haber ?” de C. Cohen.
Dernièrement, et toujours sous sa direction, elle interprète
Marthe Surgenti, une pied-noire d’Alger dans “Là-bas, de
l’autre côté de l’eau” de Pierre-Olivier Scotto et Xavier
Lemaire, “Madame Ming” de Éric Emmanuel Schmitt et
Xavier Lemaire et depuis 2018 elle est Félicité, d’après la
nouvelle “Un Cœur Simple” de Gustave Flaubert, qu’elle
adapte et qui est toujours à l’affiche du Théâtre de Poche
Montparnasse, nommée aux MOLIÈRES 2019 « Meilleur
Seul(e) en scène ».
EMILIE CHEVRILLON I Monique Ricou
Emilie Chevrillon a été formée aux
arts de la scène par Antoine Campo
et Raymond Acquaviva, et à l’Académie des Arts de Minsk (Biélorussie).
Elle débute aux côtés de Laurent
Terzieff dans “Le Regard” de
M.Schisgal, et “L’Habilleur” de
R.Harwood, et l’assiste aussi à la
mise en scène. Dans son parcours, elle joue entre autres
sous les directions d’Antoine Bourseiller, Alexandre Blazy,
David Leroch, Marie Sauvaneix, Hélène Cohen… Elle fait
partie des troupes du théâtre de la Huchette (où elle joue
dans La Leçon de E.Ionesco, m.e.s Marcel Cuvelier), et de
Stéphanie Tesson (Revue d’un monde en vrac, Debussy,
Miss et Chouchou, Verts Paradis…)
Comédienne engagée, Emilie défend depuis 2017 un seul
en scène contre les violences faites aux femmes qu’elle
joue dans toute la France, La putain du dessus, d’A.Tsipianitis (mes Christophe Bourseiller), et participe tous les
ans au Printemps des Poètes avec Les Pompières Poétesses (mes Romain Puyelo) pour faire entendre la poésie
partout auprès du plus grand nombre. Également musicienne, elle joue du piano, chante et joue dans les comédies musicales : ”Breast of Tiresias” adapté d’Apollinaire
(m.e.s Erich Wallach) et “Fausse Moustache” La Comédie
Musicale (de et par Raphaël Callandreau).
Elle met en scène “Si, et autres pièces courtes” de
E.Ionesco, L’Orchestre de V.Slavkine, “Cet Animal
étrange” de G.Arout, “Les Contes” de E.Ionesco et “J’ai
mangé du Jacques”, spectacle musical.
FANNY LUCET I Suzy Courcelle
À sa sortie des Cours Florent, Fanny
jouera au Théâtre des Nouveautés
puis A La Folie Théâtre, une pièce
de Grand Guignol, “Un crime dans
une maison de fous” d’André de
Lorde, m.e.s Karine Jean. En parallèle elle interprétera des rôles
plus classiques tels que la Veuve
dans “L’école des Veuves” de
Jean Cocteau, m.e.s Hazem El Awadly, “Electre” de Giraudoux, m.e.s Odile Mallet et Geneviève Brunet, et “Le
Roi Jean” de Shakespeare, m.e.s Lionel Fernandez, où
elle y interprétera le rôle de Blanche et pour lequel elle
a pris des cours d’escrime. Elle fut parmi le trio comique
de Nationale 666 de Lilian Lloyd mis en scène par ce dernier et dans la comédie “Gros mensonges entre amis”,
un medley de trois pièces courtes de Sacha Guitry, mis
en scène par Lionel Fernandez. Elle se replonge dans le
Grand Guignol et joue dans la série théâtrale, Les contes
du Grand Guignol, écrit et mis en scène par Karine Jean.
Elle s’attaque à des textes plus engagés que sont ceux
de Rodrigo Garcia, dans “Consumérisme”, mise en scène
par Guillaume Antoniolli, sur la société de consommation.
En parallèle, elle interprète quatre rôles dont trois masqués dans la dernière comédie noire de Bastien Telmon,
“Lautréamont, l’aurore d’un nouveau siècle”, qui relate la
vie de ce dernier, m.e.s Bernard Guérin. Elle repart dans
la comédie avec la truculente adaptation de “Don Juan”
d’Olivier Maille, Don Juan est femme qui se jouera en
Avignon ainsi qu’au Café de la gare. Elle continue dans la
comédie avec “L’Emmerdante” de Jean Christophe Barc,
un duo qui choque et s’entrechoque. Elle a fait sa rentrée
avec “Nos Vies”, m.e.s Guillaume Antonioli ainsi que dans
“Dom Juan” à l’Auguste théâtre, m.e.s Gianni Corvi où elle
joue Don Elvire. Elle continue avec cette même équipe et
jouera cet été à l’Ile de Ré, “George Dandin” de Molière, mis en scène par Tilly Mandelbrot et Félix Hugue.
MICHEL LALIBERTÉ I MR PERSON
Comédien d’origine québécoise,
Michel Laliberté se forme à l’université d’Ottawa (Canada), puis au
cours de Jean Périmony (Paris).
Depuis plus de 30 ans, il a interprété
une trentaine de rôles au théâtre.
Parmi les pièces les plus récentes :
“Cavales” de Pierre Vignes (2011 à
2014), mis en scène par Sébastien Rajon, “Les Liaisons
dangereuses” de Choderlos de Laclos et “Succès reprise”, écrit et mis en scène par Hervé Devolder (2016 à
2020). En 2020, il joue dans “Portrait d’un homme qui n’a
pas souvent dormi tranquille”, adapté à partir des textes
de François Rabelais et mis en scène par Jean-Pierre Andréani et “Il faut qu’une porte soit ouverte ou fermée”
de Musset, mise en scène de Xavier Lemaire. Michel est
également metteur en scène et compte à son actif une
vingtaine de pièces. Au cinéma, il a joué sous la direction de
Zabou Breitman : “Se souvenir des belles choses”, Géraldine
Nakache : “J’irai où tu iras”, Steve Suissa : “Le Grand Rôle”
et, tout récemment, avec Valérie Lemercier : Aline, et JeanJacques Annaud : “Notre-Dame brûle”.
À la télévision, il apparaît dans la série “Mes amis, mes
amours, mes emmerdes” et la série américaine “Strangers”. Depuis 2006, Michel Laliberté est également codirecteur artistique du théâtre Essaïon-Paris et, depuis 2011,
de l’Essaïon-Avignon.
DOMINIQUE THOMAS I Adolphe Bastien
Au cinéma, il tourne “L’immortel”
de Richard Berry ainsi que dans
“Barbe-Bleue” de Catherine Breillat où il incarne le rôle-titre et plus
récemment, “Slalom” de C. Favier
sélectionné à Cannes 2020. A la
télévision, il incarne le Commissaire Tricard dans la série “Petits
Meurtres d’Agatha Christie” Prod
Escazal, “Famille d’accueil” et “Magellan”, ainsi que dans
“Cherif”. Il est vu plus récemment encore dans “l’Absente”
pour France 2. Au théâtre, il joue sous la direction de Franco Dragone dans “Othello” puis dans “Les Bas Fonds” de
Gorky sous la direction de Youri Kordonsky, puis “L’ami
des nègres” de George Tabori mise en scène par Agathe
Alexis à la Comédie de Béthune. Il adapte actuellement
son premier roman “Une veste de pyjama” sur scène en
co-production avec la Scène Nationale « Le Manège » à
Maubeuge.
LES COPRODUCTEURS
La Compagnie Les Larrons
La Compagnie Les Larrons a été créée en 1992 sous l’impulsion de Xavier Lemaire, avec pour objectif de faire un
théâtre centré sur l’acteur, un acteur revivifié, un acteur
qui donne son sens au texte et à la mise en scène, un
acteur qui provoque l’émotion. Nous voulons raconter des
histoires et susciter l’émerveillement, qui ajoute la chaleur
du cœur au réveil de l’esprit, avec pour support des textes
ayant un ancrage sur l’humain. Nous n’avons peur ni de
l’éclectisme, ni du profane, ni du sacré et nous cherchons
à allier divertissement et culture, permettant au spectateur de ressortir enthousiaste et enrichi…
Depuis 1995, Les Larrons ont produit 28 spectacles et réalisé plus de 5000 représentations à Paris, en France et à
l’étranger. Pour ces diverses créations, nous avons reçu le
soutien de : l’ADAMI, la DRAC (Ile de France), La Mairie de
Paris, la Fondation Beaumarchais, l’ANPE du Spectacle,
la Fondation La Poste, France Inter… / Pour sa mise en
scène de “La Soupe aux Orties”, Xavier Lemaire a reçu
le Prix Charles Oulmont 2004 sous l’égide de la Fondation
de France. / “Qui es-tu Fritz Haber ?” a obtenu le Prix
Coup de Cœur de la Presse OFF 2013. / “Les Coquelicots des tranchées” a obtenu le Prix du Public OFF 2014
et le Molière 2015 Meilleur Spectacle Théâtre Public. /
“Un cœur simple” a été nommé aux Molières 2019 dans
la catégorie Meilleur Seul(e) en scène. Grégori Baquet a
été nommé aux Molières 2019 pour “Hamlet” dans la catégorie meilleur acteur du Théâtre Public et Kamel Isker
aux Molières 2022 pour “Là-bas de l’autre côté de l’eau”
dans la catégorie Meilleur Espoir Masculin.
La compagnie Les Larrons effectue également depuis
une vingtaine d’années un travail de formation en milieu
scolaire qui a abouti aux créations d’un oratorio, de deux
opéras, d’une comédie musicale et de spectacles déambulatoires. Enfin, durant l’exploitation de nos spectacles,
nous intervenons fréquemment en milieu scolaire pour
des opérations de sensibilisation et d’initiation à l’art dramatique.
Les Larrons, Xavier Lemaire, Isabelle Andréani et le
Théâtre de La Luna, c’est 14 ans de collaboration, 14 ans
de créations intenses et ambitieuses :
“Il faut qu’une porte soit ouverte ou fermée” de Musset
précédé de La clef du grenier d’Alfred d’Isabelle Andréani / “L’échange” de Paul Claudel / “Le dernier venu” de
Roger Défossez / “Le jeu de l’amour et du hasard” de
Marivaux / “Qui es-tu Fritz Haber ?” de Claude Cohen,
Prix Coup de cœur de la presse Off2013 / “Les coquelicots des tranchées”, Prix Public du Off 2014 et Molière
du meilleur Spectacle Théâtre Public 2015 / “Zigzag” de
Xavier Lemaire / “La Mère confidente” de Marivaux / “Un
cœur simple” de Gustave Flaubert et Isabelle Andréani,
nomination Molières 2019 Meilleure Seule en Scène.
Marilu Production
En 2009, Christophe Segura crée MARILU ProductionDiffusion.
Société de production qui produit à Paris, en tournée
et au Festival d’Avignon OFF des spectacles comme :
“Célimène et le cardinal” de Jacques Rampal / “Adolf
Cohen” de Jean-loup Horwitz / “Lapidée” de Jean Chollet-Naguel / “Renata” de Stéphan Druet / “Orphans” de
Lyle Kessler / “Ciao Amore” de Jérome l’Hotsky / “Psycause(s)” de Josiane Pinson / “Une diva à Sarcelles”
de Virginie Lemoine / “Le bal” d’Irène Nemirovsky /
“Kean” d’Alexandre Dumas mis en scène par Alain Sachs
/ “Au scalpel” d’Antoine Rault mis en scène par Thierry
Harcourt…
Un théâtre éclectique tourné vers le talent de ses créateurs et interprètes.
StudioFact Live
StudioFact Live, dirigée par Christophe Barbier est une
filiale de StudioFact Media Group, qui produit exclusivement du contenu original issu d’histoires vraies.
Rien n’est plus vrai que le spectacle vivant. Rien n’est plus
vivant que le spectacle du vrai. De la vie à la scène, il
n’y a qu’un pas : StudioFact Live le franchit pour monter
sur les planches avec des histoires qui ne sont pas imaginées mais qui sont arrivées. Écrire pour le théâtre avec
l’encre du vrai, c’est inventer une narration qui respecte à
la fois l’exactitude des faits et l’alchimie émotionnelle de
la scène. StudioFact Live explore les faits divers, l’actualité la plus large et les archives incontestables de l’Histoire
pour les incarner « on stage ».
« Comme le dit Louis Jouvet, “le théâtre a été inventé
pour apprendre aux gens qu’il y a autre chose que ce
qu’ils croient voir et entendre, qu’il y a un envers à ce
qu’ils croient être l’endroit des choses et des êtres”. C’est
pour découvrir cet « envers » que je me suis passionné
pour le théâtre, comme auteur, acteur, metteur en scène
et, désormais, au sein de StudioFact Live. »
Christophe Barbier
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REVUE DE PRESSE 2023
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Reprise « Un Coeur Simple »
Festival d’Avignon 2021
au Théâtre de La Luna à 11h35
du 07 au 31 juillet 2021 !
Un COEUR SIMPLE d’après Gustave Flaubert,
Adaptation et interprétation Isabelle ANDREANI,
Mise en scène Xavier LEMAIRE
BANDE ANNONCE UN COEUR SIMPLE
Cliquer sur:
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RAPPEL DES PRECEDENTES DATES D’Un Coeur Simple:
(En tournée en régions)
Saison 2018-2019
- 07 au 09 mars 2019 CHARTRES 6 x représentations
- 03 avril 19 CHAMPCEVINEL
- 23 avril 2019 AVIGNON
- du 25 au 27 avril 2019 MONACO 4 x représentations
- 10 mai 2019 ORSAY
- 17 juin 2019 Théâtre Fontaine
- 02 août 2019 Festival de SARLAT
Saison 2019-2020
- Samedi 14 septembre 2019 CHANTILLY
- Dimanche 15 septembre 2019 CHANTILLY
- Jeudi 19 septembre 2019 CHANTILLY 2x représentations
- Vendredi 27 septembre 2019 Saint Laurent Du Var
- Dimanche 29 septembre 2019 Sainte Foy les Lyon
- Mercredi 02 octobre 2019 TAM à Reuil Malmaison
- Les vend 04 et samedi 05 oct à 20h30 ; dim 06 oct à 17h ; jeudi 10 oct à 14h ; vend 11 oct à 14h et à 20h ; dim 13 oct à 17h : Saint Maur 7x représentations
- Mardi 05 Novembre 2019 TOULON
- Jeudi 07 Novembre 2019 DOUAI
- Vend 15 Novembre 2019 CHAVILLE
- Vend 22 Novembre 2019 SENS 2x représentations
- Jeudi 28 Novembre 2019 SAINT CYR L’ECOLE
- Vend 29 Novembre 19 VILLENEUVE St GEORGES 2x représentations
- Jeudi 05 décembre 2019 LAGNY 2x représentations
- Vend 06 décembre 2019 MARLY-LE-ROI
- Sam 14 décembre 2019 ERMONT
- Mardi 14 janvier 2020 Boulogne Billancourt
- Mercredi 15 janvier 2020 Boulogne Billancourt
- Vendredi 17 janvier 2020 VERNONT 2x représentations
- Samedi 18 janvier 2020 VAUCRESSON
- Mardi 04 Février 2020 LE VESINET 2x représentations
- Jeudi 06 Février 2020 PUTEAU
- Vendredi 06 mars 2020 Saint Amant Sault
- Samedi 07 mars 2020 Montauban
- Jeudi 12 mars 2020 Saint- Cloud
LE VENDREDI 13 MARS 2020 : tout s’est annulé… EN ATTENTE de nouvelles concernant les reports de toutes ces dates sur la Saison 2020-2021.
- Vend 13 Mars 2020 St Cyr sur Loire
- Du 18 au 28 Mars 2020 NOUMEA (Nouvelle Calédonie) 4x représentations
- Jeudi 09 avril 2020 MORTEAU
- Mercredi 06 mai 2020 VALLAURIS
- Jeudi 14 mai 2020 TESTE DE BUCH
- Mardi 19 mai 2020 VILLEPARISIS
- Samedi 08 août 2020 L’Ile-aux-moines (Festival)
REPRISE Festival d’Avignon 2019:
au Théâtre de La Luna,
à 10h55,
tous les jours, du 05 au 28 juillet 2019 !
Un COEUR SIMPLE d’après Gustave Flaubert,
Adaptation et interprétation Isabelle ANDREANI,
Mise en scène Xavier LEMAIRE
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BANDE ANNONCE UN COEUR SIMPLE 2019
Cliquer sur:
SAISON 2018 – 2019
3ème PROLONGATION !!!
au Théâtre de Poche Montparnasse, à partir du 16 mars 2019, jusqu’au dimanche 30 juin 2019 !
Tous les samedis à 19h
et les dimanches à 15h
AU Théâtre de POCHE !!!
75, Bld du Montparnasse
Un COEUR SIMPLE d’après Gustave Flaubert,
adaptation et interprétation Isabelle ANDREANI,
mise en scène Xavier LEMAIRE
(Relâches exceptionnelles le 09 et 27-28 avril 2019)
2ème PROLONGATION !
au Théâtre de Poche Montparnasse, à partir du 12 janvier 2019, jusqu’au dimanche 03 mars 2019 !
Tous les samedis à 19h
et les dimanches à 15h.
AU THEATRE DE POCHE !!!
75, Bld du Montparnasse
Un COEUR SIMPLE d’après Gustave Flaubert,
adaptation et interprétation Isabelle ANDREANI,
mise en scène Xavier LEMAIRE
PROLONGATION au Théâtre de Poche Montparnasse, à partir du 13 novembre 2018, jusqu’au jeudi 03 janvier 2019
TOUS LES MARDIS, MERCREDIS et JEUDIS à 19h.
AU THEATRE DE POCHE !!!
75, Bld du Montparnasse
Un COEUR SIMPLE d’après Gustave Flaubert,
adaptation et interprétation Isabelle ANDREANI,
mise en scène Xavier LEMAIRE
PRESSE UNANIME… pour Un Coeur Simple:
Le FIGARO ( 06.11.2018) par ARMELLE HELIOT
http://www.lefigaro.fr/theatre/2018/11/05/03003-20181105ARTFIG00220-la-servante-cette-belle-heroine.php
Extrait de l’article du FIGARO: … « Régulièrement des adaptations voient le jour. C’est le Félicité de Jean Audureau. Jean-Pierre Vincent créa la pièce à la Comédie Française. Inoubliable Françoise Seigner , Madame Aubain ; Denise Gence, Félicité. Aujourd’hui, c’est la magnifique Isabelle Andréani que l’on applaudit dans la petite salle du Poche. Pas d’autres décor que des claies de bois jetées sur le sol, face au public, dans une grande proximité. Isabelle Andréani, interprète, signe l’adaptation : on entend, on retrouve, presque toute la nouvelle. Mais le personnage dit « je ». On est fasciné, immédiatement happé par cette interprète qui efface toute distance, dirigée par Xavier Lemaire. Avec son visage lavé de toute sophistication, son regard si clair et si sincère, sa vérité, son grand art de dire, de faire vivre, elle nous bouleverse. Elle ne tient pas en place. Le bel oiseau, le perroquet naturalisé, est sage. « Aimez les humbles, les gens de peu », dit Flaubert. Aimons ce théâtre. Armelle Héliot
TELERAMA TT (186.10.2018) par JOELLE GAYOT
https://sortir.telerama.fr/evenements/spectacles/un-coeur-simple,n5824176.php
Extrait de l’article de TELERAMA:
« …A-t-elle rencontré le rôle de sa vie ?
Celui vers lequel la portaient son expérience et sa maturité ?
A observer les noces qui unissent sur la scène la comédienne Isabelle Andréani au personnage de Félicité, héroïne du récit de Flaubert, on se dit que ce rendez-vous allait de soi.
Entre l’actrice et la servante existe une même humanité. Une identique humilité. Celle d’Isabelle Andréani, qui sert en officiante zélée les phrases et le propos de l’auteur, celle de cette bonne du XIXe qui parle des coups durs comme des joies de la vie avec les mots vrais d’un cœur qui ne sait pas tricher.
Nous entrons à leur suite dans le monde d’en bas, là où s’active une domestique aimant avec force ceux qui l’aiment, sans attendre plus que le peu qu’on lui donne. Félicité n’est pas une âme innocente, mais une femme exemplaire de tenue et de dignité. Chaque mot de Flaubert l’affirme.
Chaque regard de l’actrice le soutient. Belle leçon de grandeur. »
HUFFINTONPOST.FR ( 26.10.2018) par CHRISTINE CLERC
LES BLOGS / HUFFPOST / 26/10/2018
https://www.huffingtonpost.fr/christine-clerc/dans-un-coeur-simple-isabelle-andreani-joue-toutes-les-femmes-oubliees-du-monde_a_23572643/
Dans « Un coeur simple », Isabelle Andréani joue toutes les femmes oubliées du monde
L’actrice est la révélation de la saison théâtrale à Paris!
- Christine Clerc Journaliste, grand reporter et auteur
« Un coeur simple », au théâtre de Poche Montparnasse, joué par l’actrice Isabelle Andréani, jusqu’à fin décembre.
Les féministes de 2018 n’ont plus qu’à aller se rhabiller ! Avec sa nouvelle « Un cœur simple », publiée en 1877, Flaubert avait déjà fait bien plus fort que tous leurs défilés, slogans et communiqués. Sans cris, sans haine, ni ressentiment, cette histoire d’une orpheline devenue « bonne à tout faire » nous dit tout des relations sociales impitoyablement codées, de la place de la femme dans la société du XIXème siècle… et trop souvent aussi, dans celle du XXIème.
L’actrice Isabelle Andréani, que l’on avait découverte en « Lisette » dans « les Jeux de l’Amour et du Hasard » de Marivaux, (Théâtre Mouffetard) puis à Avignon dans le rôle de Marthe (« L’Echange », de Claudel) a eu un coup de foudre pour cette nouvelle de Flaubert. « Quand je l’ai lue, dit-elle, j’ai pensé que si on ne l’incarnait pas, on n’aurait pas la chair du récit et l’intensité des émotions. » Elle l’a donc adaptée à la première personne « pour que l’histoire passe par la bouche de Félicité ». Et elle est devenue Félicité. Dès les premiers mots « Pendant longtemps, les bourgeoises de Pont-l’Evêque ont envié Mme Aubain de m’avoir pour servante ! » elle nous emporte. Avec pour simple décor trois planches figurant la maison de sa patronne, trois planches sur lesquelles claquent ses sabots rouges tandis qu’elle s’affaire de la cuisine à la chambre de « Madame », avant d’aller « brider les chevaux, engraisser les volailles, battre le beurre »…
L’actrice Isabelle Andréani, que l’on avait découverte en « Lisette » dans « les Jeux de l’Amour et du Hasard » de Marivaux, (Théâtre Mouffetard) puis à Avignon dans le rôle de Marthe (« L’Echange », de Claudel) a eu un coup de foudre pour cette nouvelle de Flaubert. « Quand je l’ai lue, dit-elle, j’ai pensé que si on ne l’incarnait pas, on n’aurait pas la chair du récit et l’intensité des émotions. » Elle l’a donc adaptée à la première personne « pour que l’histoire passe par la bouche de Félicité ». Et elle est devenue Félicité. Dès les premiers mots « Pendant longtemps, les bourgeoises de Pont-l’Evêque ont envié Mme Aubain de m’avoir pour servante ! » elle nous emporte. Avec pour simple décor trois planches figurant la maison de sa patronne, trois planches sur lesquelles claquent ses sabots rouges tandis qu’elle s’affaire de la cuisine à la chambre de « Madame », avant d’aller « brider les chevaux, engraisser les volailles, battre le beurre »…
En une heure quinze, toute une société défile. Avec ses bourgeois ruinés, ses paysans, ses fils de famille alcooliques, ses jeunes filles trop délicates et ses bourgeoises qui vont à la messe et à vêpres mais ont le cœur si sec que Mme Aubain, voyant Félicité inconsolable à la mort de son neveu Victor, a cette réplique agacée « Ah, votre neveu ! Un mousse, un gueux, la belle affaire ! » C’est le seul moment où Félicité, bien que « nourrie toute son enfance à la rudesse », s’avoue indignée. Mais quelques années plus tard, la découverte d’un petit chapeau d’enfant oublié dans une armoire les fera se jeter dans les bras l’une de l’autre « satisfaisant notre douleur dans une étreinte qui nous égalisait ». Car la force de ce texte ne naît pas de la révolte et des cris, mais de l’incroyable soumission de l’humble servante. Toujours en quête d’amour, Félicité a refusé les avances grossières de quelques hommes qui ne l’épouseront pas. Elle a reporté toute sa tendresse sur les enfants de sa maîtresse, Paul et Virginie « qui semblaient formés d’une matière précieuse », puis sur son neveu, embarqué pour l’Amérique. Puis enfin, sur un perroquet, abandonné par un baron voisin « élevé à la Préfecture ».
Il s’appelle Loulou. « Son corps est rouge, le bout de ses ailes bleu bordé de turquoise »… Le récit de Flaubert atteint ici au sublime surréaliste. Félicité va enfin connaître un moment de bonheur… jusqu’à ce que le perroquet meure et que Madame Aubain lui dise, lassée de la voir pleurer « Voyons, Félicité, faites-le donc empailler ! » La fin pourrait être grotesque. Elle est poignante. Car Isabelle Andreani ne réussit pas seulement à nous faire goûter chaque nuance de l’écriture de Flaubert. Belle, charnelle, sensuelle et tour à tour véhémente, rieuse, attendrie et bouleversante, les larmes aux yeux, elle est Félicité et toutes les femmes oubliées du monde. A la fin, quand elle meurt à son tour près de son cher Loulou empaillé, la salle pleure. Et applaudit à tout rompre.
En raison de son succès, le spectacle, programmé pour s’achever en novembre, est prolongé jusqu’en décembre. Courez-y ! Courez aussi voir au Théâtre de Poche « La ménagerie de verre » de Tennessee Williams, mise en scène avec sensibilité par Charlotte Rondelez. Et, au Théâtre La Bruyère, « Signé Dumas ». Xavier Lemaire, le propre compagnon d’Isabelle Andreani et le metteur en scène de son « Un Cœur Simple », y incarne avec puissance et appétit un formidable Alexandre Dumas, face à son « nègre » le fluet Auguste Maquet, auquel on doit « les Trois mousquetaires » et tant d’autres chefs-d’œuvre. Sidérant et jubilatoire.
Paris est une fête !
Par Stanislas Claude Oct 28, 2018
Un beau moment de grâce avec Un coeur simple au Théâtre de Poche Montparnasse
Un Coeur simple est rien de moins que la pièce du mois d’octobre, tout simplement. Isabelle Andréani occupe la scène, elle hypnotise et elle envoute. Dans le rôle apparemment ingrat de Félicité, femme de devoir qui s’accommode de la frustration apparente de sa vie de servante dévouée, elle voit pourtant des raisons d’être simplement heureuse là où d’autres maugréeraient dans des récriminations sans fin. Avec une économie de moyen qui s’illustre par ces objets chiches sortis de sous une estrade en bois, Félicité raconte sa vie, les gens qui l’ont côtoyé, les enfants de sa maîtresse, son neveu, les petites joies qui en deviennent des grandes et les grandes peines qu’elle surmonte grâce à son caractère entier. Une pièce de théâtre saluée par une salve d’applaudissements finaux nourris de bravos cent fois mérités. Un grand moment de théâtre à découvrir au Théâtre de Poche Montparnasse.
Une pièce sans hypocrisie et sans subterfuges.
Beaucoup d’anciens adolescents ont lu 3 Contes de Flaubert au collège. Un cœur simple, Légende de Saint Julien l’Hospitalier et Hérodias ont ennuyé ou au contraire charmé ceux qui les ont lus. La première histoire ravive un temps pas si ancien où tant d’êtres dans l’indigence se sont mis au service de grands bourgeois fortunés, dans l’ombre mais pas sans acquérir une place centrale. A l’instar de la dialectique du maître et de l’esclave chère à Hegel, Un coeur simple raconte le destin sans ampleur d’une femme qui se raccroche aux éléments de son quotidien pour créer de la joie. Les enfants de ses proches, le rythme inlassablement répété de ses tâches ménagères, Loulou le perroquet rouge aux ailes turquoises, tous lui apportent ce supplément de vie sans quoi elle ne se verrait pas exister. Et Isabelle Andréani interprète magnifiquement à elle seule ce destin de femme de rien qui devient l’héroïne d’une nouvelle d’un des plus grands auteurs du XIXe siècle. Et certains se diront qu’il est surprenant qu’une telle histoire rencontre un tel succès au début du XXIe siècle. Car durant 1h10, aucune trace d’insignifiance ne transparait dans un récit si peu de notre temps. Même si les rumeurs du village normand rappelleront les unes futiles des sites internet de médias occidentaux souvent proches du vide, l’existence de Félicité est celle d’une terrienne, certes peu éduquée mais au coeur sensible et fragile aux attaques du dehors. Cette sensibilité touche le public en plein coeur durant tout le spectacle. Félicité ne critique pas, ne fait pas de jugement hâtif et ne condamne pas. Elle sait l’importance du respect mutuel pour permettre le vivre ensemble. Isabelle Andréani prête certes quelques mots flagorneurs ou caricaturaux aux différents personnages qui évoluent autour de Félicité, attisant quelques éclats de rire bienvenus pour quitter une certaine pesanteur récurrente, l’héroïne a tout d’une sainte au coeur d’une époque nichée entre l’épopée napoléonienne et les révolutions du XIXe siècle. Et à la fin, ce que le discours final de l’actrice souligne aussi bien, c’est surtout le sentiment d’une juste célébration du destin de femmes de rien qui ont contribué à la vie des familles au XIXe siècle qui ressort. De quoi faire du bien dans notre époque par trop anxiogène et jonchée de quêtes loin de la vérité du personnage de Félicité.
Un coeur simple se joue encore pour quelques semaines au Théâtre de Poche Montparnasse avant quelques reprises aux dates à voir sur le site internet du théâtre. C’est le moment de réserver sa place pour admirer la performance d’une comédienne aussi honnête et droite que le personnage qu’elle interprète. Et ça fait du bien.
L’Oeil d’Olivier
Un cœur simple, le portrait sensible et humain d’une femme modeste
Olivier Frégaville-Gratian d’Amore 2 novembre 2018 Chroniques, Théâtre
Au Poche-Montparnasse, Xavier Lemaire et Isabelle Andréani insuffle avec délicatesse la vie au Cœur simple de Flaubert
Sans cri, sans heurt, la vie défile avec son lot de vicissitudes, de peines et de joies. En adaptant le conte réaliste de Flaubert, Xavier Lemaire et Isabelle Andreani rendent un hommage vibrant à nos arrières grands-mères, à ces femmes rustiques, modestes, qui avaient de l’amour à revendre, qui se satisfaisaient de peu. Une plongée saisissante dans la France rurale du XIXe siècle, portée par une comédienne rare, bouleversante.
Félicité (éblouissante Isabelle Andréani) n’a pas de chance, elle attire les mauvais coups du sort. Orpheline, naïve, candide, cette fille de ferme accorte a le mauvais goût de plaire à son patron. Ne voulant pas d’histoires, refusant toutes les avances tenant plus que tout à son honneur, elle cherche une place ailleurs. Enamourée d’un beau jeune homme, qui après lui avoir fait gentiment la cour, la laisse seule sur le bord de la route, elle finit par entrer au service de madame Aubain, une riche propriétaire, veuve, austère et sèche. Cette rudesse convient parfaitement à sa simplicité, à son naturel sans fard, à sa conception presque ascétique de la vie.
Pourtant, Félicité est ce qu’on appelle une belle nature, en quête d’amour, de compassion, elle a de la tendresse à offrir, à donner sans contrepartie aux autres. Rapidement, elle s’attache aux enfants de sa maîtresse, le beau Paul, la délicate Virginie. Elle les aime de tout son cœur. Elle s’en occupe avec diligence et affection. Vieille fille, elle se prend d’une passion maternelle pour son beau neveu Victor. Elle lui cède tout, fait tout ce qu’elle peut pour le rendre heureux. Enfin, elle s’entiche d’un perroquet aux mille couleurs, mais le sort s’acharne, les peines redoublent, rien ne lui sera épargné. Tous les gens qui comptent pour elle meurent ou s’éloignent. Rien n’y fait, rien n’entame son humeur toujours égale. Si colère et souffrance bouillonnent dans son corps, jamais elle ne les exprime. Elle traverse la vie avec bonhomie, aménité sans jamais se plaindre. Elle force le respect. Afin que le récit ciselé, touchant de cette femme au cœur simple prenne chair, Xavier Lemaire et Isabelle Andréani ont pris le parti d’adapter à la première personne le conte de Flaubert. S’emparant de sa plume charnelle, féroce autant que tendre, ils entraînent le spectateur au cœur du XIXe siècle, de sa société provinciale corsetée dans des principes compassés et livrent le portrait vrai, sensible d’une servante sans prétention qui pourrait être l’une de nos ancêtres. Dans un décor dépouillé – juste quelques planches de bois symbolisent la maison de Madame Aubain – , usant de peu d’accessoires pour créer l’atmosphère nostalgique, Isabelle Andréani se glisse avec toute sa fougue, sa délicatesse, dans la peau de Félicité. Elle lui offre sa silhouette généreuse, sa douceur, sa force vitale. Jamais caricaturale, toujours juste, elle livre une interprétation sans fioriture qui touche au cœur, parle à l’âme. Refusant tout pathos, la comédienne célèbre ici la vie avec ses joies et ses peines. Truculente, bouleversante, elle est cette fille de campagne à l’existence finalement si banale, au quotidien rythmé uniquement par les tâches de la maison.
Séduit par cette relecture captivante de ce texte de Flaubert que souligne si bien la mise en scène tout finesse de Xavier Lemaire et le jeu subtil d’Isabelle Andréani, le public quitte un temps le Paris du XXI e siècle pour la Normandie du XIXe et se laisse prendre, envoûter par ce destin de femme singulier, commun. Un pur moment d’émotion ! Par Olivier Frégaville-Gratian d’Amore
UN COEUR SIMPLE GUSTAVE FLAUBERT POCHE
Dans la petite salle du théâtre de Poche-Montparnasse, fauteuils rouges et murs noirs, nous prenons place et l’endroit se remplit vite, le spectacle a du succès… et c’est mérité !
Elle arrive, elle déboule plutôt d’un pas rapide… toute droite sortie du pays d’Auge, de notre chère Normandie et le monologue va commencer pour notre plus grand plaisir. Il est basé sur l’œuvre de Gustave Flaubert qui avec délicatesse, précision, style, va décrire la vie quotidienne d’une servante, femme à tout faire, dévouée corps et âme à sa maîtresse.
Flaubert a trouvé le mot juste, ce qui donne à son récit beaucoup de force. On comprend la vie des petites gens, méprisés et exploités. Comme l’écrit Flaubert : « Plus l’expression se rapproche de la pensée, plus le mot colle dessus, et plus c’est beau ».
Et vraiment, c’est très beau. Isabelle Andréani est Félicité.
Elle interprète parfaitement le personnage, c’en est même troublant.
Un texte magnifique, justement interprété, un spectacle à ne pas manquer.
Un cœur simple de Gustave Flaubert, mise en scène Xavier Lemaire, avec Isabelle Andréani, du mardi au samedi à 19h au théâtre de Poche Montparnasse, réservation au 01 45 44 50 21 et site Internet. (Un cœur simple fait partie de recueil de 3 nouvelles : Trois contes)
Publié le 1er nov 2018 par Philippe Chavernac
FAISONS LE PARI DE LA CULTURE
Spectacles
La simplicité comme mot d’ordre
Posted by Jeanne Pois-Fournier samedi 13 octobre 2018
La prose mélodique et pittoresque de Flaubert est à entendre et à voir sur les planches du théâtre de Poche-Montparnasse avec la brillante mise en scène d’Un Cœur simple, par Xavier Lemaire, avec Isabelle Andréani.
Paru en 1877, dans le recueil Trois Contes, Un Cœur simple est peut-être le texte le plus bouleversant de Flaubert. Situé dans la Normandie du XIXe siècle, ce récit raconte l’histoire tragique d’une fille de campagne à la fois servante et sainte, écrasée par la vie.
Délaissée par un amour de jeunesse, Félicité entre au service de Madame Aubain, une bourgeoise corsetée et autoritaire. Elle s’occupe des tâches ménagères et chérit les enfants de sa maîtresse, Paul et Virginie, et son neveu Victor. Mais chaque personne dont elle se prend d’affection est vite emportée par la maladie : Victor meurt de la fièvre jaune à la Havane, puis une fluxion de poitrine achève Virginie, à la santé si fragile. Plusieurs années passent, le dévouement de Félicité ne tarit pas, au contraire. Elle s’entiche d’un perroquet nommé Loulou dont on lui a fait cadeau. À sa mort, elle décidera de l’empailler pour le conserver toujours près d’elle. La nouvelle s’achève sur l’agonie de Félicité, ayant contractée une pneumonie, et son ultime vision : « un perroquet gigantesque » dans les cieux.
De ce récit inoubliable, saisissant de « simplicité », Isabelle Andréani tire une adaptation fidèle et vivante. Le narrateur de Flaubert laisse place à un récit à la première personne, le « je » de Félicité, sans rien perdre de son empathie, et Isabelle Andréani excelle dans le rôle de la servante dévouée et « tendre comme du pain frais ». Elle s’adresse à nous avec autant de générosité que son personnage. Et, tout comme Félicité qui représente pour la France des petites gens un exemple héroïque, elle fait preuve d’une puissance théâtrale édifiante.
L’incarnation de la sainteté
Sur scène, entre trois niveaux de plancher qui servent à la fois de chambre, de sanctuaire et de terrain de jeux, Isabelle Andréani comble tous les espaces, créent tous les accessoires, imitent, si besoin, la réplique de Madame Aubain, du perroquet.
Sur scène, entre trois niveaux de plancher qui servent à la fois de chambre, de sanctuaire et de terrain de jeux, Isabelle Andréani comble tous les espaces, crée tous les accessoires, imite, si besoin, la réplique de Madame Aubain, du perroquet. Ses sabots heurtent le sol avec fracas, ses mouvements rapides s’enchaînent comme autant de tâches ingrates qui incombent aux domestiques. On pourrait croire que Félicité est une femme de bois, qu’elle a été programmée. Mais sa bonté ne peut que nous émouvoir car elle est rare, presque impensable. Et ses échappées de folie – par exemple, lorsqu’elle trouve une ressemblance entre le Saint-Esprit et son perroquet – la rendent encore plus touchante. Elle pense comme elle peut, elle pense autrement.
C’est aussi un texte où le statut de la femme et de la femme pauvre sont au cœur de l’écriture de Flaubert. Contrairement à Madame Bovary qui tente de vivre un amour inassouvissable, Félicité explore le plus simple de la relation à autrui : elle donne son amour et elle reçoit peu. Elle est une sainteté contemporaine, dont les mots chargés d’humanité font un bien fou
CRITIQUE DES ÉVÉNEMENTS CULTURELS
THÊATRE-SPECTACLES Un coeur simple
Flaubert dans son réalisme simple et attachant
VU PAR JEAN RUHLMANN
Publié le 22 oct. 2018
RECOMMANDATION
Excellent
THÈME
Dans la première moitié du XIXe siècle, on suit le destin de Félicité, fille de ferme devenue domestique pour le compte de madame Aubain, une veuve de la moyenne bourgeoisie normande, l’action se situant à Pont-l’Évêque, de la Restauration jusqu’à la fin de la Monarchie de Juillet.
Premier des Trois contes de Flaubert, Un cœur simple creuse la psychologie d’une femme devant faire face à la perte de tout ce à quoi son cœur s’est s’attaché sans calcul, au fil de son existence : la fille de sa maîtresse, son neveu Victor, divers personnages du petit monde de Pont-l’Évêque et, pour finir, le perroquet Loulou, un des seuls êtres parvenant encore à la faire rire…
POINTS FORTS
- Dans cette proposition théâtrale, l’essentiel repose sur la comédienne seule en scène, et Isabelle Andréani ne se contente pas d’interpréter une Félicité dynamique et toute en émotion, elle a également adapté le texte de Flaubert, en le faisant passer du style direct à la première personne, ce qui concourt à dynamiser le récit et à placer Félicité plus encore au centre du conte.
- La mise en scène de Xavier Lemaire – notamment son choix d’installer des podiums de tailles et d’orientations différentes – se révèle tout à fait judicieuse pour matérialiser les lieux (ouverts ou clos) et les situations vécues par Félicité. C’est a priori une contrainte physique pour les mouvements de la comédienne, que Lemaire a voulu extrêmement mobile sur scène.
- Isabelle Andréani surmonte ces obstacles et parvient à évoluer entre eux avec souplesse et rapidité, de sorte que, loin de constituer des artifices, ils sont tous maîtrisés et exploités dans le sens du propos de la pièce, qui n’oublie pas de suggérer sans jamais appuyer, les barrières sociales et les différences de comportement existant entre la domesticité et le monde des maîtres que Félicité côtoie.
- Le choix de Schubert pour l’accompagnement musical de la pièce est particulièrement opportun pour scander les joies et les épreuves rencontrées par Félicité.
POINTS FAIBLES
Il faut bien convenir que, de l’affiche au baisser de rideau, il n’y a rien à redire …
EN DEUX MOTS …
Une adaptation de Flaubert fine et sensible à l’image de Félicité, chatoyante à l’instar du plumage de son perroquet Loulou !
UN EXTRAIT
« Il s’appelait Loulou. Son corps était vert, le bout de ses ailes rose, son front bleu, et sa gorge dorée… J’entrepris de l’instruire ; bientôt, il répéta : “Charmant garçon ! Serviteur, monsieur ! Je vous salue, Marie !“ Plusieurs s’étonnaient qu’il ne répondît pas au nom de Jacquot, puisque tous les perroquets s’appellent Jacquot. On le comparait à une dinde, à une bûche : autant de coups de poignards pour moi ! Étrange obstination de Loulou, ne parlant plus du moment qu’on le regardait ! »
L’AUTEUR
On ne présente plus Gustave Flaubert (1821-1880), figure majeure de la littérature française du XIXe siècle, associé au courant dit “réaliste“ qu’il promeut avec Madame Bovary (1857), puis dans L’éducation sentimentale (1869), avec des échappées orientalistes (Salammbô, 1862) qui témoignent de la puissance littéraire et de la capacité de travail hors normes de cet écrivain.
Dans Un cœur simple (1877), l’une de ses dernières œuvres, Flaubert propose un conte qui s’enracine dans une Normandie que ce natif de Rouen et petit-fils d’un médecin de Pont-L’Évêque connaît bien. Il s’attache à de simples figures du peuple, jusque là largement négligées par les écrivains ; sous la plume de Flaubert, les humbles deviennent des figures littéraires centrales, ainsi chez les frères Goncourt ou Zola, ses amis et admirateurs, qui le retrouvent pour d’interminables discussions dans les salons littéraires ou les cafés des Grands boulevards…
Spectatif.COM
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UN CŒUR SIMPLE au théâtre de Poche-Montparnasse 12 Octobre 2018
Quand la parole d’une fille du peuple, d’origine paysanne de surcroit, émerge même pudiquement, un contentement surpris et fier vient accompagner l’écoute de ses propos.
« Pour cent francs par an, je faisais la cuisine et le ménage, cousais, lavais, repassais, savais brider un cheval, engraisser les volailles, battre le beurre, et restai fidèle à ma maîtresse, qui cependant n’était pas une personne agréable… »
Quand cette parole sait se faire tendre ou tonique, précise et généreuse, son écoute touche au cœur. Tout simplement, dans l’humilité de son récit aussi noble que dépouillé et si instructif sur les conditions de vie de la domesticité pauvre et dévouée, toujours à la peine, en cette fin de 19èmesiècle.
« Paul et Virginie, l’un âgé de sept ans, l’autre de quatre à peine, semblaient formés d’une matière précieuse ; je les portais sur mon dos comme un cheval ; et Madame Aubain me défendit de les baiser à chaque minute, ce qui me mortifia. Cependant je me trouvais heureuse… »
Oui, elle est généreuse Félicité. Elle fait don de soi autant par bonté que par ignorance.
« J’avais eu, comme une autre, mon histoire d’amour… » « … Le moment arrivé, je courus vers mon amoureux. À sa place, je trouvai un de ses amis. Il m’apprit que je ne devais plus le revoir. Pour se garantir de la conscription, Théodore avait épousé une vieille femme très riche, MmeLehoussais, de Toucques. »
Sa capacité de résilience à ses tourments remplace la résignation blessante à chaque refus, la frustration rebondissante à chaque travers et la privation de joies personnelles, intimes ou sociales. Son affection et son amour sont ses preuves de vie.
Une histoire simple pour un cœur simple, qui témoigne de la dureté de la vie des gens pauvres, beaux dans leur combat pour vivre ou survivre, heureux et tristes à la fois, que Flaubert a si bien décrite.
À partir d’une nouvelle du grand écrivain, parue dans le recueil « trois contes » en 1877, Isabelle Andréani signe une adaptation théâtrale pour une comédienne, de belle facture, digne et d’une précision ciselée. Sa Félicité est heureuse de nous confier son récit, de nous aider à le faire nôtre, à nous en émouvoir simplement mais irrémédiablement.
La mise en scène de Xavier Lemaire est adroite, vive et calée au cordeau. Les ruptures et les sursauts, les silences et les pauses du récit comme les propos et les mouvements du personnage sont rythmés et distillés avec un raffinement et une précision d’orfèvre qui nous tiennent en haleine, tendus vers l’écoute et l’observation, impatients de découvrir la suite de cette histoire captivante.
Mais la beauté du spectacle éclot pleinement grâce à l’interprétation incarnée, lumineuse et sincère de Isabelle Andréani. Une comédienne époustouflante. Sa sensibilité touche à la délicatesse, sa puissance de jeu à l’entièreté de son engagement. Elle porte toutes les facettes de son personnage avec un brillant talent. Elle est Félicité ou plutôt Félicité c’est elle, je ne sais pas, je ne sais plus.
Cette adaptation réussie est bienveillante et bienfaisante. L’interprétation y est magistrale et poignante. Ce spectacle est une perle admirable que j’ai plaisir à recommander.
Spectacle vu le 11 octobre 2018,
Frédéric Perez
« Un Cœur simple » au Théâtre de Poche. Critique, Théâtre
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par Ton That Thanh Van 11 octobre 2018
Isabelle Andréani a adapté cette nouvelle de Flaubert et à travers ce personnage fictif, a voulu rendre hommage à toutes ces femmes de l’ombre injustement oubliées par la grande Histoire et qui ont rarement droit de cité littéraire. En lui prêtant ses grands yeux qui tantôt s’attristent, tantôt s’émerveillent, sa voix et surtout son corps bien en chair, à l’étroit dans ses habits de femme du peuple, elle incarne dans tous les sens du terme cette « servante au grand cœur » chère à Baudelaire et aussi attachante que la niania de Pouchkine ou la Françoise de Proust (un de ses modèles, Céleste Albaret a rédigé ses mémoires sur « Monsieur Proust »). Pendant un peu plus d’une heure, une vie défile sous nos yeux, de l’enfance jusqu’à la mort, alors que le temps semble épargner cette grande petite fille trop vite grandie (« qui a vingt-cinq ans en paraissait déjà quarante ») et marquée par les épreuves de l’existence, l’abandon, les deuils.
Sur une petite scène dont l’éclairage intimiste varie, dans un décor minimaliste (une barre, un drap tendu ou battu avec rage dans d’intenses moments de désespoir) avec quelques objets (une robe de petite fille, un jouet d’enfant, un perroquet empaillé) et des planchers de niveaux différents, légèrement inclinés. Félicité les frotte, à genoux, comme les personnages de Caillebotte et ressemble parfois aussi à La Laitière de Vermeer, figure pleine de bonté maternelle, protectrice et nourricière, alors qu’elle est une éternelle affamée d’amour. Ces planchers sont autant de petites scènes correspondant à des moments de vie, aux étapes d’un calvaire humble et presque silencieux.
Dans cette transposition à la première personne qui fait entendre les nuances et les richesses de la prose flaubertienne, Félicité au nom plein de résonance ironique, occupe une place encore plus centrale que dans la nouvelle, alors qu’elle ne maîtrise pas son destin. Malgré la lourdeur de sa robe et de ses sabots, elle court, elle s’agite, occupe tout cet espace limité comme un oiseau en cage et son corps maladroit et éloquent révèle ses états d’âme. Comme Charles Bovary, elle aussi pourrait dire : « C’est la fatalité ». Pourtant elle garde l’amour, l’espérance et une foi lumineuse. Autour d’elle tous les personnages gravitent qu’elle interprète en changeant de voix : le viril séducteur Théodore, Mme Aubain un peu condescendante et même le perroquet Loulou à la voix chevrotante. C’est seulement après sa mort que le narrateur reprend ses droits alors que resplendit l’image du perroquet qui se confond avec le Saint-Esprit.
Ce beau portrait de femme à valeur allégorique malgré un point de départ extrêmement réaliste, nous fait découvrir un esprit naïf, une âme candide et un cœur simple car pur. Cette écriture de la perte des êtres chers (successivement parents, fiancé, neveu, la petite dont elle s’occupe, sa patronne) explore les méandres des souffrances souvent discrètes et silencieuses et loue la foi enfantine des humbles (ceux que Hugo appellent les misérables) et des petits, sans jamais basculer dans le pathétique (la musique est discrète) ni le grotesque, ce qui n’exclut pas certains moments pleins de tendresse et d’humour (comme l’épisode héroïcomique du taureau).
Solitude et compassion, émotions à fleur de peau : Félicité, c’est elle.
D’après Gustave FlaubertMise en scène Xavier Lemaire. Scénographie Caroline Mexme Avec Isabelle Andréani. Production Les Larrons
DE LA COUR AU JARDINDes critiques, des interviews webradio.
CRITIQUE Un coeur simple 11 OCTOBRE 2018
Rédigé par Yves POEY et publié depuis Overblog
Plus simple, le cœur de Félicité, ça ferait trop !
Mais attention, cette simplicité résonne ici presque comme un compliment.
Félicité, la servante de Mme Aubin, elle est simple. Elle est gentille, elle est brave.
Pas méchante pour un sou, n’allant pas chercher midi à quatorze heures, toujours positive malgré les mauvais coups de la vie. Dure au travail, aussi. Je ne serais pas plus étonné que cela que Emile Pinchon, le père de Bécassine, se soit inspiré de l’héroïne de la nouvelle écrite par Gustave Flaubert.
L’auteur de Madame Bovary nous décrit ici en détail la vie d’une sans-grade, d’une modeste employée de maison. Une gentille fille normande du XIXème siècle.
Une représentante de la France-d’en-bas de l’époque. Un membre de l’étage inférieur d’un Downtown Abbey pontépiscopien.
Elle n’a jamais su lire et écrire, devant garder les vaches dès sa plus tendre enfance.
Isabelle Andréani a adapté cette nouvelle, notamment en utilisant la première personne du singulier.
La comédienne ne jouera pas ce personnage. Non. Elle sera purement et simplement cette Félicité, la rendant on ne peut plus attachante.
Mise en scène par Xavier Lemaire, elle apparaît en corsage blanc, longue jupe bleue qui laisse entrevoir des jupons rouges, des bas de laine naturelle et des sabots.
Aucun décor, si ce n’est quelques éléments de plancher à différentes hauteurs.
Le texte et l’interprétation du rôle suffiront bien.
La comédienne parvient immédiatement et sans peine à nous rendre dépendants de sa parole. J’étais suspendu à ses lèvres.
Elle va se dépenser sans compter ! Avec une énergie et une vivacité phénoménales, elle courra souvent autour de ces lattes de bois, bondissant et tombant parfois dessus.
Elle va se montrer remarquable et lumineuse ! A tel point que je me suis souvent dit que ce texte était écrit pour elle.
Ce sera un pur bonheur que de la voir nous conter les aventures de Félicité, simples elles aussi, mais en même temps sublimes.
Car ici, Melle Andréani réussit à sublimer cette simplicité voulue par Flaubert, la rendant à la fois exemplaire et extra-ordinaire.
Des moments apparemment anodins sont décrits et dits avec une force étonnante, comme la charge d’un taureau, une promenade, les occupations de Paul et Virginie les enfants de la maison, ou encore la rencontre avec Loulou le perroquet…
Isabelle Andréani nous dépeindra également avec une belle acuité d’autres personnages, un amoureux entreprenant tirant sur sa bouffarde, un cocher vindicatif, une maîtresse de maison condescendante, un avoué aux mystérieuses occupations avec la précédente…A chaque fois, elle nous propose des petits tableaux de vie d’un étonnant réalisme.
La comédienne nous fera beaucoup rire, (les scènes avec le perroquet sont jubilatoires), jouant à la perfection le « bon sens près de chez vous », imitant parfois l’accent normand, traînant les « a ».
Elle sera également bouleversante, avec plusieurs fois les larmes aux yeux.
La dernière scène est magnifique. La simplicité tutoie le grandiose.
Voulez-vous que je vous dise ?
C’est un spectacle qui fait du bien. Un spectacle qui raconte une vie, en apparence modeste et simple, d’une héroïne ordinaire.Et qui décrit de manière éclatante une qualité de plus en plus passée sous silence : la bonté.
UN CŒUR SIMPLE – Théâtre de Poche-MontparnasseUn cœur simple est au départ une nouvelle de Gustave Flaubert tirée du recueil Trois contes, qui retrace l’histoire d’une servante au XIX e siècle, en Normandie, Félicité de son prénom. Isab…
http://www.theatredepoche-montparnasse.com/project/un-coeur-simple/
Un peu de tout mais beaucoup de culture et de gourmandise pour tout
- THÉÂTRE CLASSIQUE Un coeur simple 10/10/2018
Depuis l’adolescence, j’étais fâchée avec Flaubert mais depuis le ‘Madame Bovary adapté par Paul Emond’ déjà joué au théâtre de Poche, j’avais fait la paix avec l’écrivain et ce soir, j’en suis à avoir envie de le lire à nouveau… Et c’est grâce à l’adaptation de la nouvelle ‘un coeur simple ‘par Isabelle Andréani.
C’est l’histoire de Félicité, une femme du XIX ème siècle. C’est Félicité elle-même qui raconte sa vie via la merveilleuse Isabelle Andréani seule sur scène. Félicité est née dans une famille pauvre, a perdu ses parents de bonne heure et s’est retrouvée employée de ferme chez divers fermiers de sa région normande, elle a fini par se fixer comme servante chez Madame Aubin et ses deux enfants : Paul et Virginie.
Félicité semble ne pas avoir d’âge, elle déroule tout le texte de la nouvelle en la racontant à la première personne du singulier. Je suis restée stupéfaite par l’acuité avec laquelle Flaubert a pu croquer la vie d’une simple femme peu éduquée de province, le texte est extrêmement prenant et très précis. On visualise facilement les divers endroits où passe l’héroïne. On ressent sa joie, ses tristesses… C’est comme si on était avec elle.
Sur la scène, divers carrés de planchers de différentes hauteurs sont disposés au sol, et Félicité va nous donner un rythme rien qu’en sautant de l’un à l’autre avec ses sabots rouges. Il faut dire que son enthousiasme fait plaisir à voir, même si je me suis inquiétée, à tort, de la voir chuter lors d’un de ces sauts. Isabelle Andréani dépense une belle énergie pour faire revivre Félicité sous nos yeux et elle utilise une vaste palette de sentiments. Elle ne lésine pas sur la dépense physique et c’est ce qui rend Félicité si vivante ! Oui, elle parle sans s’interrompre pendant 1h15 ! C’est la nature généreuse de Félicité qui est rejointe par celle de la comédienne !
La mise en scène de son complice Xavier Lemaire apporte fluidité et précision à l’ensemble. Ces deux-là n’en sont pas à leur première collaboration : Zig zag, Qui es-tu Fritz Haber ?…. Et ça se sent ! L’ambiance sonore m’a aussi charmée
Il y a là beaucoup d’éléments pour passer une bonne soirée et le public ne s’y est pas trompé car les ‘Bravo’ ont fusé dès le début des applaudissements.
Au Poche, jusqu’au 3 Novembre 2018
De Gustave Flaubert, adapté par isabelle Andréani, mis en scène par Xavier Lemaire et avec Isabelle Andréani.
https://www.radioclassique.fr/
Un cœur simple au théâtre de poche
Le 09 octobre 2018, écrit par Arthur Barbaresi
Un cœur simple au théâtre de poche.
La simplicité, disait Georges Sand, est la chose la plus difficile à obtenir dans ce monde. Flaubert ne pouvait qu’approuver la citation de son amie proche à qui il dédie un Cœur simple, nouvelle tirée du recueil des Trois Contes paru en 1877. Cette question de la simplicité dans la création ne se borne pas au travail d’écriture mais concerne aussi la composition musicale. Le musicien Claude Debussy est aussi sensible à cette idée en considérant que l’extrême complication est le contraire de l’art.
La mise en scène minimaliste de Xavier Lemaire est loin de cette extrême complication. La musique de Schubert se mêle avec subtilité à celle de la langue flaubertienne. La puissance du verbe de l’auteur y est splendidement restituée par l’adaptation fidèle et l’incarnation généreuse d’Isabelle Andréani, qui occupe avec énergie un espace scénique dépouillé. La scénographie est sans artifice et aussi modeste que notre protagoniste. Des planchers en forme de croix évoquent le caractère mystique, christique d’un être dont la vie est marquée par le sacrifice et l’abnégation : Félicité serait-elle une sorte de Job au féminin ? Ce qui est sûr, c’est que son nom interroge. Se nommer Félicité quand on mène une vie de servitude et de dévouement semble être une ironie de l’écrivain…
Toute la narration de la pièce repose sur la puissance d’évocation des quelques accessoires qui ponctuent le monologue. Une épopée intime aux parfums de Normandie qui retrace également le contexte politique des premières décennies du XIX siècle. Un dépaysement. Flaubert nous plonge dans les tréfonds de l’âme de cette servante qui nous fait le récit de ses enthousiasmes et de ces chagrins, de ces petits riens qui font une existence humaine. Comme tout le monde, Félicité a été tourmentée par l’amour. Eprise d’un homme avec lequel elle ne se mariera finalement pas, elle devient la domestique de Madame Aubain à Pont-L’Evêque. Malgré les tourments qu’elles traversent, notre personnage conserve son innocence et sa pureté. Une mise en scène au service de la simplicité, c’est-à-dire de l’essentiel. Une adaptation simple qui a du cœur.
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Après le Festival d’Avignon, retour au Théâtre de Poche Montparnasse, à partir du 02 octobre 2018.
A découvrir ou à revoir : « UN COEUR SIMPLE » d’après Gustave Flaubert,
adaptation et interprétation Isabelle ANDREANI,
mise en scène Xavier LEMAIRE
au Théâtre de Poche, du mardi au samedi à 19h !
Au Théâtre de POCHE, à partir du 02 octobre 2018, pour 25 représentations exceptionnelle!
CREATION Festival d’Avignon 2018 : Théâtre de La Luna du 06 au 29 juillet à 10h45
« UN COEUR SIMPLE » d’après Gustave Flaubert, adaptation et interprétation Isabelle ANDREANI, mise en scène Xavier LEMAIRE au Théâtre de LA LUNA, créé pour le Festival OFF d’Avignon 2018 !
RESUME
Un cœur simple est au départ une nouvelle de Gustave Flaubert (tirée de son recueil Trois contes), qui retrace l’histoire d’une servante au 19è siècle, en Normandie, Félicité de son prénom…
Isabelle Andréani l’a adapté pour le théâtre et l’incarne avec toute la force émotionnelle et lumineuse qu’on lui connait, Xavier Lemaire l’accompagne dans une mise en scène fluide et charnelle.
C’est ce seul en scène que nous vous proposons de déguster de bon matin en Avignon !
Dans le rôle de Félicité : Isabelle Andréani

Isabelle Andréani (Félicité) dans UN COEUR SIMPLE d'après Gustave Flaubert

Un mot du metteur en scène…
Les Larrons, Isabelle Andréani, le Théâtre de La Luna et moi- même : c’est 10 ans de collaboration, 10 ans de créations intenses et ambitieuses :
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Il faut qu’une porte soit ouverte ou fermée de Musset précédé de La clef du grenier d’Alfred d’Isabelle Andréani
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L’échange de Paul Claudel
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Le jeu de l’amour et du hasard de Marivaux
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Qui es tu Fritz Haber ? de Claude Cohen, Prix Coup de cœur de la presse Off2013,
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Les coquelicots des tranchées, Prix Public du Off 2014 et Molière du meilleur spectacle Théâtre Public 2015,
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Zigzag de Xavier Lemaire…
Les échos de la presse…. octobre 2018
« Le Petit Rhapsode » (critiques théâtrales) / Richard Malgalditrichet 04/10/18
…et des papillons s’envolèrent de l’armoire…Un cœur simple est une nouvelle de Gustave Flaubert tirée du recueil Trois contes, publié trois ans avant sa mort. Celle-ci apparaît dans l’oeuvre de notre grand auteur comme une épure, un concentré de son style que certains trouvent ici à son apogée. Epure est également le terme qui convient exactement à la magnifique adaptation d’Isabelle Andréani, mise en scène par Xavier Lemaire.
L’histoire de Félicité, servante normande du XIXe siècle, ponctuée de chagrins, de deuils et de furtives joies, est à la fois émouvante, drôle, étonnante mais toujours terriblement humaine. Michel Tournier disait au sujet de la bonne : « Félicité est revêtue comme d’une armure de diamant par la simplicité de son coeur ». Ce spectacle en est l’illustration criante.
Dans une scénographie à la simplicité également à son image, le texte est mis en relief et nous captive, voire nous capture, et laisse apparaître tel un camée finement ciselé le visage d’Isabelle Andréani dans le rôle de la bonne toujours vaillante et courageuse. Son travail de comédienne est remarquable, sa bonhomie enjouée, son regard embué d’émotion rappelle le portrait de La Laitière de Vermeer. Experte, elle nous mène de bout en bout, nous fait découvrir le monde à travers son œil naïf mais toujours bienveillant. Reflet discret et résigné d’une Emma Bovary dans sa campagne normande, Isabelle Andréani nous offre une Félicité touchée par la grâce, avec laquelle nous ne pouvons que communier. Les papillons qui s’envolent à l’ouverture de l’armoire de l’enfant défunte sont comme les souvenirs qu’elle partage avec nous, tout en délicatesse et retenue.
Figure allégorique du monde du XIXe siècle, Félicité fait partie de ce peuple qui, déclarait Victor Hugo « a l’avenir, et qui n’a pas le présent ». Isabelle Andréani en est l’écho pour nous aujourd’hui et fait résonner, grâce à Flaubert, toutes les petites histoires et les petites vies qui nous ont façonné(e)s.
« Un cœur simple » de Gustave Flaubert, adaptation d’Isabelle Andréani,
mise en scène Xavier Lemaire; avec : Isabelle Andréani; Scénographie : Caroline Mexme
A partir du 2 octobre 2018 au Théâtre de Poche-Montparnasse
www.theatredepoche-montparnasse.com
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THEATRAUTEURS
Actualité théâtrale, chroniques 03/10/2018
Dernier des « Trois contes » et dernier ouvrage de Flaubert paru de son vivant en 1877, « Un cœur simple » est l’histoire de Félicité, fille de ferme normande qui deviendra bonne à tout faire à Pont l’Evêque, chez Madame Aubain, qui la recrute sur un marché, comme on acquiert un nouveau bien.
L’histoire non pas tragique mais banalement triste de Félicité retrace la vie de milliers de jeunes femmes d’alors, souvent déracinées et se mettant ou étant mises à la disposition de familles plus ou moins fortunées.
Madame Aubain, bourgeoise, veuve désargentée est mère de deux enfants que Flaubert prénomme, comme pour s’amuser, Paul et Virginie, allusion au roman de Bernardin de Saint Pierre, modèle du roman du siècle précédent, comme un hommage du romancier type du XIXè à son grand prédécesseur.
Rappelons au demeurant que le roman « Paul et Virginie » tourne autour de la nostalgie du paradis perdu, et que cette notion du paradis, perdu ou à trouver, cette quête d’une paix que dans sa simplicité Félicité pourrait nommer « bonheur » est en filigrane dans ce « Cœur simple ».
Le choix même du prénom de Félicité n’est pas anodin : issu du latin, signifiant chance, c’est un substantif qui signifie bonheur et joie. Notre Félicité fait mentir son prénom et reste une femme gentille et, pour être anachronique, assez soumise.
Dupée dans son unique histoire d’amour, elle va reporter sur les enfants Aubain, puis sur son neveu toute son affection et elle subira les départs successifs des êtres aimés, pour reporter son intérêt et ses sentiments sur Loulou, son perroquet chamarré.
Isabelle Andréani nous donne à voir, nous offre réellement, comme un divin présent, un personnage formidable de vie et d’humanité, riche de sentiments cachés, d’émotions retenues, d’amour inexprimé.
Elle est entrée dans la peau de Félicité et l’incarne comme rarement on voit un personnage être habité. Sa parfaite diction, la maîtrise absolue de son corps, de ses mouvements, de ses muscles, de son visage même confèrent à cette Félicité de roman une existence et une personnalité admirables.
Mise en scène, avec efficacité et intelligence par Xavier Lemaire, dans un espace scénique assez difficile, toujours en mouvement comme pour retracer la multiplicité des menues tâches ménagères qui épuisaient le personnel d’alors, soumis aux exigences de l’employeur, travaillant sept jours sur sept et devant être disponible 24h sur 24, Isabelle Andréani rend présente cette Félicité ; elle est partout à la fois, esquisse le portrait d’autres personnages, comme sur un tableau de Seurat, en pointillés, pour suggérer en nous laissant le troublant sentiment que l’on voit.
Flaubert, le cauchois rigide, le bourru assez peu ouvert, au fond, et plutôt refermé sur son œuvre et lui-même, ouvre ici grandes les portes de l’empathie à l’égard des « petites gens », ceux dont son disciple Maupassant fera plus grandement encore le tour tout au travers de son œuvre.
Ce « Cœur simple » témoigne parfaitement de son courant d’écriture, qu’il a voulu, et qu’on nommera, parce que la commodité veut toujours que nous nommions, le réalisme, lequel peut s’apparenter, comme un cousin à la mode paysanne, au naturalisme, plus dru, plus cru, d’un Zola qui viendra assister aux obsèques de Gustave, à Rouen, en 1880.
Dans son interprétation formidable, Isabelle Andréani parvient en une heure quinze à faire passer son personnage de la jeune femme dévouée et réservée à la femme âgée, mourant dans une vision du Saint Esprit colorée, miraculeuse, inopportune. Et c’est cette inopportunité, cette non convenance, qui doit nous amener à nous interroger sur la vie des autres, leur façon de voir le monde, d’y vivre, de le subir.
L’épiphanie que vit Félicité la place d’emblée au rang des personnages inoubliables. Cette illumination la grandit davantage, qui n’en fait pas pour autant une mystique, mais lui donne un caractère plus attachant encore dans sa simplicité.
Nous avons assisté à un spectacle total, sur un texte magnifique d’humanité et de vérité, parfaitement adapté et restitué par son interprète.
L’exigence de qualité du Théâtre de Poche n’est une fois de plus pas démentie, et ce spectacle qui vient de commencer est de ceux dont on se dit que le rater serait gâcher une merveilleuse occasion de bonheur, un bonheur inquiet, face à une belle âme.
Frédéric ARNOUX ©