Compagnie Les Larrons - © Photo Lot
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HAMLET
C'est un Hamlet à la fois baroque et rock qui s'empare de la scène.
Année de création
2018
Tout public
Durée
2h
Auteurs
William Shakespeare
Adaptation de Xavier Lemaire et Camilla Barnes
Mise en scène
Distribution
Grégori Baquet, Christophe Charrier, Pia Chavanis, Julie Delaurenti, Olivier Denizet, Laurent Muzi, Didier Nivert, Manuel Olinger, Stéphane Ronchewski, Ludovic Thievon, Philippe Weissert
Équipe technique
Décors : Caroline Mexme
Costumes : Virginie Houdinière
Lumière : Didier Brun
Musique : Frédéric Jaillard
Maître D’armes : François Rostain
La pièce
Le roi du Danemark est mort… Deux mois ont passé et sa femme Gertrude se remarie avec Claudius son propre beau-frère ! Le jeune Prince Hamlet, fils de Gertrude et du feu roi, et neveu de Claudius, vit très mal cette situation… Or, au-dehors des remparts du château d’Elseneur, apparaît, les nuits de pleine lune, un spectre ! Y aurait-il quelque chose de pourri dans le royaume du Danemark ! Des mots, des mots, des mots…
Être ou ne pas être, là sera la question.
Xavier Lemaire, après Les Coquelicots des tranchées (Molière 2015 du Théâtre Public) nous propose sa version d’Hamlet. Un théâtre vif-argent pour cette pièce mythique qui touche le cœur du doute, là où les croyances anciennes vacillent, où le monde se repense comme une solitude alors qu’il est multiple et pas forcément ordonné par une seule foi !
Une version fluide, charnelle et émotionnelle qui fera battre le cœur de chacun.
Note de mise en scène
Hamlet, c’est pour tout homme de théâtre l’équivalent d’un texte sacré. C’est la pièce des pièces. En effet, cette pièce parle de chacun de nous, humains. C’est une pièce sur le doute, c’est une pièce sur le sens de la vie, c’est une pièce sur la famille, c’est une pièce sur la religion, c’est une pièce sur le pouvoir et ses enjeux, bref, c’est une pièce où chaque être humain y retrouve une parcelle de son intimité et de son positionnement dans la société.
C’est également un texte référent dans sa dramaturgie. Cette pièce va du rire aux larmes, va du profane au sacré, elle est devenue la référence de la dramaturgie de nombreuses pièces, livres, films, et séries dans le monde. Shakespeare réussit ce tour de force de nous tenir en haleine durant cinq actes sur un personnage qui n’agit pas et qui doute. Et, durant cinq actes, il alterne les grandes scènes dramatiques avec de grandes scènes de comédie, il alterne une écriture populaire avec des grandes envolées poétiques dans un suspens sans faille !
C’est enfin une pièce d’acteurs. Il n’y a pas de petits rôles, chaque rôle, si intime soit-il, offre une partition extraordinaire pour l’acteur qui le joue. Jouer dans Hamlet c’est participer à un concerto, où chaque instrument de l’orchestre aura, à un moment donné, une partition de soliste ! De plus, ces partitions vont du rôle le plus dramatique au rôle le plus truculent, permettant une grande palette de jeu. Pour un homme de troupe, c’est l’occasion unique de réunir sur scène de nombreux talents intergénérationnels.
La compagnie Les Larrons a toujours défendu un Théâtre d’incarnation, tourné vers l’art du jeu, l’humain et le partage. Hamlet est la pièce que je devais aborder avec Les Larrons.
Avant de parler de la vision de Hamlet, je préfère parler de ce que ce texte m’inspire et me renvoie. Je ne veux pas installer la pièce dans une époque déterminée. En a-t-elle, d’ailleurs ? Le débat est profond. Oui, il y a un royaume, oui, ce royaume est dans un pays froid aux coutumes rustres et païennes. Oui, Hamlet est un érudit qui ne se plaît pas dans ce pays dont pourtant il est le prince. Il y a eu la mort d’un roi et d’un père, et cette mort laisse planer un doute, doute aggravé par le mariage soudain de Gertrude et Claudius, respectivement femme et frère de ce roi mort, mais aussi mère et oncle d’Hamlet ! Partant de là, je veux garder la verticalité de la pièce qui nous fait naviguer de la Terre au Ciel et du Ciel à l’Enfer. Je veux également comprendre la quête de pureté de ce jeune homme, qui va l’entraîner, lui et ses proches, jusqu’à la mort. Je voudrais enfin éclairer cette histoire en lui donnant une grande fluidité dans l’action et un certain lyrisme dans l’expression. Concrètement, j’aimerais que la scénographie nous transporte d’un lieu à un autre sans pour autant se réfugier dans le figuratif d’un château, d’une chambre ou d’un cimetière. Une réflexion sur l’épure et le symbole.
La pièce nous évoque un mouvement permanent. Il sera symbolisé par deux escaliers mobiles qui, suivant leur placement et leur éclairage, suggéreront les différents lieux que traversent les personnages. Les lumières travailleront beaucoup sur l’ombre et le reflet, faisant ressortir l’ambiance mystique de la pièce et l’ambiance des châteaux. La musique soutiendra l’action, et, par son accentuation moderne et épique, révèlera les moments forts la pièce. Enfin, les costumes nous entraîneront dans l’univers d’un royaume imaginaire rappelant nombre de séries et de BD « d’Heroic fantasy ». Avec les acteurs, je travaillerai autant dans le lyrisme et le sacré que dans la comédie et le grotesque, Shakespeare nous offrant des duos merveilleux (duos qui ont été de nombreuses sources d’inspiration de films anglo-saxons).
Au Théâtre, il y a l’histoire que l’on raconte et celle qui se joue. Pour faire exister un texte il faut en ressortir l’intensité silencieuse et gratter la part obscure des personnages en travaillant le lien charnel qu’ils ont entre eux. Pour moi, Laërte et Hamlet ont une histoire d’amour secrète qui justifie la violence de leur rapport, Gertrude et Claudius sont amants depuis longtemps et leur passion peut enfin vivre au grand jour, Polonius est un tyran domestique avide de reconnaissance et de pouvoir, Ophélie n’a jamais rencontré l’amour avant Hamlet et est une jeune fille bien élevée et très obéissante qui va être jetée en pâture sur l’hôtel de la vengeance…
Dans la direction d’acteur je veux ramener cette histoire mythique à une quotidienneté qui nous la rendra familière parce que l’émotion est universelle. La jalousie, l’envie, la sexualité sont au cœur de l’histoire d’Hamlet. La pièce de Shakespeare dans son intégralité dure 5 heures… Cette intégralité nous parle-t-elle encore aujourd’hui ? Je ne le crois pas. J’ai choisi une vision condensée sur le personnage d’Hamlet d’où la nécessité d’une nouvelle version ! Cette nouvelle version, avec Camilla Barnes nous l’avons voulu dynamique, moderne, accessible sans occulter pour autant la force du verbe et du lyrisme cher au dramaturge anglais. J’aimerais que ce spectacle sensibilise autant le néophyte que l’érudit dans une proposition pleine d’actions, d’incarnations, et d’émotions.
Enfin il n’y a pas d’Hamlet sans un grand acteur et ce sera Grégori Baquet. Avec Grégori, nous avons un long compagnonnage qui a commencé avec L’Echange de Paul Claudel. Il a la jeunesse immortelle d’Hamlet. Il est tout autant lumineux qu’il possède en lui la force obscure de ceux qui n’appartiendront jamais à quelqu’un et qui devront éternellement vivre avec leurs douleurs intimes. Ce personnage est en lui sans être lui, et, par son immense talent d’acteur, il ne pourra que le sublimer. La version de ce Hamlet sera aussi la version de Grégori Baquet.
Xavier Lemaire
Distribution
Photo : /
Laurent
Muzi
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Représentations
Presse
« Dans un décor minimaliste, cette nouvelle création de La Compagnie des Larrons met ce grand classique à la portée de tous, en y apportant l'énergie fougueuse de ses comédiens. »
19/02/2019
« L’adaptation et la réduction de l’oeuvre à une pièce de 2h15 dans une langue très contemporaine n’abime en rien son côté épique. Xavier Lemaire y mêle une certaine forme de burlesque, de pantomime, des images, des techniques de vidéo et orchestre le tout avec maîtrise. »
15/07/2018