Compagnie Les Larrons - © Fabienne Rapenneau
Compagnie Les Larrons - © Fabienne Rapenneau
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Compagnie Les Larrons - © Fabienne Rapenneau
LÀ-BAS
DE L'AUTRE CÔTÉ DE L'EAU
Alger 1956. Une histoire d'amour et de passion au coeur de la grande Histoire.
Année de création
2020 au TAM de Rueil-Malmaison
Tout public
Durée
2h15
Auteurs
Pierre-Olivier Scotto (sous l'oeil complice de Xavier Lemaire)
Mise en scène
Xavier Lemaire assisté de Victoire Berger-Perrin
Distribution
Isabelle Andréani, Hugo Lebreton, Kamel Isker, Noémie Bianco, Maud Forget, Chadia Amajod, Teddy Melis, Franck Jouglas, Patrick Chayrigues, Julien Urrutia, Laurent Letellier, Xavier Kutalian
Équipe technique
Scénographie : Caroline Mexme
Costumes : Virginie Houdinière
Lumière : Didier Brun
Musiques : Katerina Fotinaki
Vidéo : Sébastien Sidaner
Régie : Franck Willig
Régie Scène : Thierry Chabaud
Habilleuse : Christine Villers
Résumé
C’est une histoire d’amour, de passion entre trois jeunes gens d’une vingtaine d’années.
Moktar et France se connaissent depuis l’enfance, ils ont joué ensemble dans la rue, sur le sable des plages et puis, un jour ils sont tombés amoureux.
France est une jeune Pied-Noir ravissante de 18 ans, passionnée, fougueuse, elle vit encore dans sa famille dans la banlieue d’Alger.
Moktar adore France et aussi la peinture mais des valeurs essentielles le taraudent : la liberté, la dignité de son peuple et de son pays. Moktar veut devenir un Algérien à part entière.
Jean-Paul, jeune banlieusard de 24 ans de la région parisienne (Montrouge), arrive en Algérie en 1956 comme « appelé ». Naïf, il ne sait rien de cette vilaine guerre. Il ne réalise pas qu’il va devoir se battre, endurer, peut-être torturer ou être torturé.
Note de mise en scène
Pour moi, faire du théâtre c’est m’immerger dans des moments de vie, c’est vivre ce que je n’ai pas vécu et de là, avec ce que j’ai vécu, en ressortir une vision personnelle... car le théâtre est avant tout émotion. Depuis mon enfance, j’ai été baigné par les histoires de guerre de ma famille. La guerre et ses instants de vie où tout bascule, se bouscule et se déchire, faisant du passé un bloc de nostalgie et de l’avenir, un champ de renouveau. Cristallisant aussi les moments présents comme un éclair qui dure et donnant à cet instant un moment d’éternité. Une matière riche pour le théâtre !
J’ai donc entrepris, il y a une dizaine d’années, de travailler sur les trois guerres qui ont marqué notre siècle dernier. Il y a d’abord eu la deuxième guerre mondiale et ce spectacle que j’ai fait avec Roger Défossez La Soupe aux orties, qui nous faisait revivre la vie d’une chambrée dans un stalag, spectacle très inspiré de mes grands-pères qui ont été prisonniers durant cinq ans. Puis j’ai co-écrit et réalisé Les Coquelicots des tranchées à la mémoire de mes arrière-grands-parents et de ces monuments aux morts qui jalonnent nos villes et villages. Et, enfin, par Là-bas de l’autre côté de l’eau, je voulais aborder la guerre d’Algérie, à la mémoire de mes parents qui ne l’ont pas faite mais vécue sur le continent, mais aussi à la mémoire d’un grand oncle et d’un oncle, respectivement Père Blanc et appelé, là-bas de l’autre côté de l’eau ! Souvent lors de conversation de salon, j’entends dire – Mais pourquoi parler de tout cela ?
L’Algérie un sujet sensible ! On n’en parle pas Monsieur ! On n’en parle pas et pourtant depuis 1962 nous n’avons pas réglé le problème algérien ! Réglé cette jeunesse que l’on a saccagée pour des raisons d’Ètat, que l’on a envoyée à la tragédie car chaque protagoniste avait bien des raisons ! Vivre sur une terre depuis plus de 150 ans, ce n’est pas fréquent et il est légitime de penser que l’on puisse y être enraciné et que cette terre que l’on a transformée, fructifiée est la vôtre ! Vivre dans un pays depuis plus de 1000 ans et n’y être qu’un sous homme aux droits spoliés, sans avenir et sans perspective, il est temps de changer cela et l’histoire légitimera votre combat enragé. Se retrouver à défendre des intérêts qui ne sont pas les vôtres et peut-être mourir à vingt ans pour cela ! C’est aberrant ! Eh bien oui ! De tout cela, il est temps d’en parler !
Donner à notre jeunesse un regard sur son passé qui peut nous permettre, en comprenant mieux les enjeux émotionnels de ces événements, pourquoi cinquante ans plus tard, nous avons toujours des cadavres dans nos placards ! Cadavres que sont le racisme, l’identité, la légitimité, l’oubli, la patrie, le devoir... Dénouer les ressorts des colères, ouvrir la porte aux paroles enfouies, oser par le prisme d’une représentation de tenter de retisser un lien de fraternité, voilà les enjeux d’une pièce de théâtre !
Pour réaliser cette saga, j’ai voulu m’entourer d’un auteur de théâtre expérimenté, sensible et subtil. Pierre-Olivier Scotto, par son histoire personnelle, par son humanité exaltée, par sa plume aguerrie, était l’homme de la situation ! Notre complicité s’est vite révélée et ensemble nous avons tissé l’histoire imaginaire d’une romance qui a sûrement existé, une histoire française !
Note de l'auteur
Lorsque Xavier Lemaire m’a parlé d’un projet de pièce de théâtre sur la guerre d’Algérie, j’ai eu l’impression de recevoir une proposition de co-écriture évidente.
Je m’explique par « évidente » : il y a des projets qui traversent toute votre vie et qu’on n’ose pas aborder car ils nous sont trop proches et puis trop gigantesques. Dans mes pièces précédentes, je produis à certains moments des images, des souvenirs, des mots de ce pays. Et j’ai en tête, en mémoire, ces moments tragiques qui ont bercé mon enfance de 1954 à 1962. En fait, la guerre d’Algérie fait partie de mon ADN d’écrivain.
Je suis né pendant cette guerre, j’ai entendu très jeune les fracas des armes, les cris des hommes et des femmes blessés... j’ai entendu le bruit des casseroles au balcon qui scandaient « Algérie française ». Et oui, je suis un Français d’Algérie, un Pied-Noir.
Depuis quatre générations, mes ancêtres italiens et espagnols s’étaient établis dans ces terres ensoleillées. Ils y vivaient bien, sans grands moyens. Ils étaient enseignants, petits fonctionnaires, petits commerçants et même chanteur d’opéra. Voilà pourquoi co-écrire cette pièce m’a paru naturel, comme si elle m’attendait depuis des années et de plus, montée par un metteur en scène, metteur en images que j’estime. Le fil rouge que nous allons tirer est un fil rouge familial car pour moi l’Algérie est une histoire de familles qui se sont toutes côtoyées, aimées et détestées pendant toutes ces années.
Comme pour Les Coquelicots des tranchées que j’avais beaucoup aimé, nous sommes partis d’une forme de feuilleton théâtral : une fresque épique autour d’une histoire familiale. Nous voyagerons des rives de la Méditerranée au ministère de l’Intérieur en passant par une cave de la casbah, le quartier de la Vache Noire de Montrouge et l’huilerie de Marthe Surgenti.
Pierre-Olivier Scotto
Distribution
Photo : /
Homme politique de verger, Directeur de Cabinet au Ministère de la France d'Outre-mer
Représentations
Presse
« Cette fresque épique, au cœur d’une histoire familiale et d’un drame national, possède un souffle énorme et une résonance particulière dans notre conscience collective. Elle est servie par une mise scène époustouflante du metteur en scène des Coquelicots des tranchées, Xavier Lemaire (Molière 2015 meilleur spectacle théâtre public). »
« Pour la première fois, le théâtre aborde de front les vérités de l’Algérie française, ses amours et ses aigreurs. Réussite totale. »