Compagnie Les Larrons - © Alejandro Guerrero
Compagnie Les Larrons - © Alejandro Guerrero
Compagnie Les Larrons - © Alejandro Guerrero
Compagnie Les Larrons - © Alejandro Guerrero
Rentrée 42
Bienvenue les enfants !
Une fable réaliste qui nous invite à ne jamais oublier.
Année de création
2023
Tout public
Durée
1h30
Auteurs
Xavier Lemaire en coécriture avec Pierre-Olivier Scotto
Mise en scène
Distribution
Équipe technique
Décors : Caroline Mexme
Costumes : Christine Villers
Lumière : Didier Brun
Bande-son : Philippe Bozo
À propos de la pièce
Nous sommes le jeudi 1er octobre 1942, c’est la veille de la rentrée des classes à l’école élémentaire des filles Victor Hugo du 11ème arrondissement de Paris, les maîtresses se retrouvent après les grandes vacances pour préparer la rentrée…
Il y a Gisèle Blanc, Madame la directrice, une femme raffinée à l’autorité douce et ferme de celle qui sait… Il y a Monique Ricou, une maîtresse engagée (elle est communiste), amie de Gisèle Blanc, elle n’a pas sa langue dans sa poche, cette époque de délations et de compromissions la révolte.
Il y a Lucienne Tati, une femme pleine d’empathie, à la vie réglée comme une pendule, qui aime son métier plus que tout. Et Suzy Courcelles, jeune institutrice, belle et rayonnante, qui veut réussir, elle aime le théâtre et le maréchal Pétain…
Dans cette école, le gardien est Adolphe Bastien, ancien combattant de 14-18, il a perdu un bras à la guerre, blagueur, serviable, il n’aime pas les Fridolins.
Enfin un inspecteur va venir visiter l’école, c’est Monsieur Person, il est investi des nouvelles directives de l’éducation nationale, antisémite, il entend redresser les valeurs morales de l’école Française…
Une pièce en trois actes
1er acte : C’est la veille de rentrée, les maîtresses se retrouvent après deux mois et demi de vacances, on attend la liste des futures élèves, les amitiés et les inimitiés ressortent, il faut préparer le projet pédagogique de l’année, chacune sa classe, chacune ses élèves que l’on connaît de l’an passé ou d’une sœur à qui l’on a enseigné… la liste arrive, une alerte à la bombe retentit, on récupère les cahiers pour inscrire les noms, demain c’est la rentrée… Acte 2 : C’est la rentrée, il est 8h25 et il n’y a que 17 élèves d’arrivées ! Que se passe-t-il ? Constat, sidération et décision rythmeront cet acte ! Pourquoi cette école sans élèves ? Monique Ricou évoque une rafle en juillet… Est-ce possible ? En attendant des explications de l’inspecteur, il faut s’organiser… Acte 3 : Quinze jours plus tard, l’inspecteur Monsieur Person arrive à l’école en fin de journée… Les maîtresses vont pouvoir comprendre et s’expliquer… Et quelle explication !!!
Genèse de la pièce
Il y a quatre ans, j’ai lu cette histoire méconnue de classes quasiment vides dans les écoles de certains quartiers de Paris, dû à la rafle du Vel D’hiv… J’ai visité les quartiers où des plaques relatant cette absence d’enfants sont apposées sur les murs d’école… L’idée d’une pièce de théâtre m’a immédiatement traversé. Qu’est-ce qu’une rentrée d’école sans élève ?
Comment justifier l’impensable ? Quel est le sens de l’enseignement dans une période trouble comme 39-45 ? Comment comprendre et résister, sans savoir, sans être sûr ? Dans l’effroyable histoire de la Shoah, comment traiter l’absence immédiate ? J’en ai parlé à mon ami, complice et auteur Pierre Olivier Scotto, qui a été très enthousiaste ! Nous nous sommes attelés à la tâche pour écrire cette histoire !
“Rentrée 42, Bienvenue les enfants” est née de cette envie de raconter le quotidien de l’Histoire par le prisme des petites gens qui sont confrontés à l’implacable rouleau compresseur du nazisme. Nous avons voulu être au cœur de la croisée des destins de ces maîtresses, qui sont confrontées à l’impensable : apprendre que des enfants, des petites filles — leurs élèves — ont été envoyés à la mort par leur employeur l’État français ! De cette prise de conscience, de cette humiliation de cautionner, malgré elles, cette politique infâme, de leur passion d’enseigner, va jaillir un instinct de résistance, comme une allégorie à la Résistance française ! Aujourd’hui nous sommes très heureux de vous présenter le fruit de ce travail d’écriture.
Xavier Lemaire
Note de mise en scène
La mise en scène de ce spectacle est de facture réaliste : une salle de classe comme on se l’imagine en 1942, avec ses fenêtres traversantes, son mobilier, ses porte-manteaux, ses accessoires, le tableau noir de la directrice derrière son bureau et deux portes : une ouvrant sur le couloir, l’autre sur une remise, donnent l’authenticité de la situation…
La particularité de ce décor est que les spectateurs sont comme des élèves invisibles du fond de la classe. Trois bureaux d’écoliers sont au premier rang, démarcation entre la scène et le public. Un effet déco de relief donne à la scène une vision panoramique de la situation.
Le jeu des actrices et acteurs est très incarné, donnant à la situation un effet témoignage. La pièce n’en est pas moins cocasse et surprenante. Enfin, une bande sonore mêlant sons d’actualité, chanson d’époque et musique originale apporte un relief cinématographique au récit.
Les auteurs
Note d'intention des auteurs
C’est la deuxième fois que nous unissons nos désirs, nos imaginaires pour écrire et réaliser un spectacle qui nous tient à cœur. Nous sommes tous les deux passionnés de la grande Histoire et nous aimons raconter les petites histoires des gens dans la grande Histoire. Mais comme pour notre premier projet “Là-bas, de l’autre côté de l’eau” consacré à la guerre d’Algérie, ces hommes et ces femmes que nous racontons ne sont pas des personnes ordinaires. Certes ils viennent tous de la rue, du peuple comme Albert Camus venait du ruisseau mais ils se révèlent des héros au fil de l’histoire. Ils deviennent ce que nous appelons des héros du quotidien… Ceux qui se sont battus modestement, anonymement et se sont dépassés pour une cause juste : la liberté, la démocratie, la république.
Quand nous avons décidé de travailler sur “Rentrée 42, Bienvenue les enfants”, nous avons été très émus… Très fier de partager cette histoire… Cette aventure… Pour Pierrot cela touchait encore juste dans son cœur. Enfant de l’Éducation nationale. Né dans une école républicaine. Il a vécu dans une école et comme tous les fils et filles d’instituteur la cour de récréation était ma deuxième chambre pour courir rêver et jouer aux gendarmes et aux voleurs ! Il ressent encore aujourd’hui les odeurs d’encre, de craie, de cantine scolaire… Comme Marcel Pagnol, son père lui a appris à lire. A 4 ans, il se glissait dans sa classe clandestinement et déchiffrait les premiers mots. Le jour de la rentrée son père écrivait sur le tableau noir “Bienvenue les enfants”. Le titre de notre pièce s’imposait ! Mais pour notre “Rentrée 42, Bienvenue les enfants”, qui se situe en octobre 1942, il fallait se plonger dans l’Histoire, de cette France de Pétain qu’on connaît mal. Que s’est-il passé lors de la rentrée scolaire 1942 à Paris, après que la police française ait raflés et déportés près de 4000 enfants juifs. Comment les enfants, les enseignants, l’administration ont-ils vécu cette barbarie ? Nous avons imaginé une petite école de filles du 11ème arrondissement de Paris et nous avons construit des personnages qui auraient pu vivre ce moment terrible incroyable, impensable…
Nous construisons ensemble une trame avec une progression dramatique. Xavier scénariste, en tant que metteur en scène voit les images en avance et raconte déjà les situations et les actions. Pierre Olivier note et essaie de restituer en dialogues les visions du « metteur en scène » … Puis c’est un échange incessant sur la psychologie des personnages, sur les rebondissements, sur le rythme de l’œuvre et la juste réplique. Pour “Rentrée 42, Bienvenue les enfants” nous avons imaginé quatre enseignantes avec des caractères bien trempés ! Pour qu’une pièce soit forte, il faut favoriser les antagonismes, les conflits, les alliances…
Comment ces enseignantes, madame tout le monde, vont réagir à cette situation extraordinaire ? La peur, la révolte, la résignation… tous ces sentiments qui nous animent quand nous sommes confrontés à un événement plus grand que nous. L’important est que le spectateur puisse s’identifier à cette histoire à ces personnages. C’est notre vision du théâtre ! Un théâtre de passion, de chair, de sang, de rires et de pleurs ! Nous avons donc construit une histoire qui ressemble à une enquête policière, les maîtresses d’école vont enquêter, se renseigner pour comprendre où sont passés les 109 enfants manquants… Dans notre histoire nous parlons beaucoup d’enfants mais nous n’en voyons jamais… Dans notre histoire nous parlons beaucoup des juifs mais ils ne sont pas présents… C’est l’époque où ils se cachent, où ils survivent dans un Paris policé et antisémite. Nous allons suivre la recherche de vérité de ces femmes si attachantes et terriblement humaines. Elles aiment leur métier, elles aiment leurs enfants et elles ne sont pas particulièrement hostiles au régime de Vichy. Elles se comportent comme des fonctionnaires de l’État. Mais en apprenant l’existence de la rafle du Vel D’hiv de juillet 1942, elles vont prendre conscience de l’horreur de la situation et devenir des résistantes pour sauvegarder leur école et les valeurs de l’éducation républicaine…
"Rentrée 42, Bienvenue les enfants” est construit comme une fable réaliste. Nous avons tenu à y injecter également de l’humour, cet humour parfois noir qui est celui du désespoir. Mais nos héroïnes, car ce sont des héroïnes du quotidien, ne sont jamais désespérées. Elles se battent pour les enfants, pour l’enseignement, pour la justice …pour la civilisation. C’est une pièce humaniste que nous vous présentons pour dire qu’il ne faut jamais oublier, qu’il faut transmettre aux générations sans cesse et que le théâtre est le plus beau des instruments pour témoigner et magnifier le réel. C’est notre devoir de citoyen et d’artiste.
Pierre-Olivier Scotto et Xavier Lemaire
A propos de la Rafle du Vél d’Hiv
La rafle du VEL D’HIV est la plus grande arrestation massive de juifs réalisée en France pendant la Seconde guerre mondiale. Le 16 et 17 juillet 1942 plus de 13000 juifs sont arrêtés dans Paris avant d’être détenus au Vélodrome d’Hiver dans le 15ème arrondissement de Paris. Ils sont ensuite envoyés dans les camps de transit de Drancy, Pithiviers et Beaune la Rolande puis assassinés via les trains de la mort vers le camp d’extermination d’Auschwitz. Moins d’une centaine d’adultes en reviendront… Cette rafle a été programmée et exécutée par l’État français de Vichy pour plaire aux autorités allemandes. Ce sont plus de 9000 policiers français qui sont intervenus dans chaque appartement. Plus de 4000 enfants ont été déportés alors que les Allemands n’avaient demandé que l’arrestation des juifs étrangers de plus de 16 ans. Il a fallu attendre 1995 pour que la France, par la voix du président de la République Jacques Chirac, reconnaisse la responsabilité du gouvernement français.
Distribution
Représentations - Tournée
Les coproducteurs
La compagnie LES LARRONS
La Compagnie LES LARRONS a été créée en 1992 sous l’impulsion de Xavier Lemaire, avec pour objectif de faire un théâtre centré sur l’acteur, un acteur revivifié, un acteur qui donne son sens au texte et à la mise en scène, un acteur qui provoque l’émotion. Nous voulons raconter des histoires et susciter l’émerveillement, qui ajoute la chaleur du cœur au réveil de l’esprit, avec pour support des textes ayant un ancrage sur l’humain. Nous n’avons peur ni de l’éclectisme, ni du profane, ni du sacré et nous cherchons à allier divertissement et culture, permettant au spectateur de ressortir enthousiaste et enrichi…
Depuis 1995, LES LARRONS ont produit 28 spectacles et réalisé plus de 5000 représentations à Paris, en France et à l’étranger. Pour ces diverses créations, la compagnie a reçu le soutien de : l’ADAMI, la DRAC (Ile de France), La mairie de Paris, la Fondation Beaumarchais, l’ANPE du Spectacle, la Fondation La Poste, France Inter…
Pour sa mise en scène de « La Soupe aux Orties », Xavier Lemaire a reçu le Prix Charles Oulmont 2004 sous l’égide de la Fondation de France.
« Qui es-tu Fritz Haber ? » a obtenu le Prix Coup de Cœur de la Presse OFF 2013. « Les Coquelicots des tranchées » a obtenu le Prix du Public OFF 2014 et le Molière 2015 Meilleur Spectacle Théâtre Public.
« Un cœur simple » a été nommé aux Molières 2019 dans la catégorie Meilleur Seul(e) en scène. Grégori Baquet a été nommé aux Molières 2019 pour « Hamlet » dans la catégorie Meilleur Acteur du Théâtre Public et Kamel Isker aux Molières 2022 pour « Là-bas de l’autre côté de l’eau » dans la catégorie Meilleur Espoir Masculin.
La compagnie LES LARRONS effectue également depuis une vingtaine d’années un travail de formation en milieu scolaire qui a abouti aux créations d’un oratorio, de deux opéras, d’une comédie musicale et de spectacles déambulatoires. Enfin, durant l’exploitation de ses spectacles, elle intervient fréquemment en milieu scolaire pour des opérations de sensibilisation et d’initiation à l’art dramatique.
LES LARRONS, Xavier Lemaire, Isabelle Andréani et le Théâtre La Luna, c’est 14 ans de collaboration, 14 ans de créations intenses et ambitieuses :
« Il faut qu’une porte soit ouverte ou fermée » de Musset précédé de « La clef du grenier d’Alfred » d’Isabelle Andréani
« L’Échange » de Paul Claudel
« Le dernier venu » de Roger Défossez
« Le jeu de l’amour et du hasard » de Marivaux
« Qui es-tu Fritz Haber ? » de Claude Cohen, Prix Coup de cœur de la presse Festival d’Avignon Off 2013
« Les coquelicots des tranchées », Prix Public du Off 2014 et Molière du meilleur Spectacle Théâtre Public 2015
« Zigzag » de Xavier Lemaire
« La Mère confidente » de Marivaux
« Un cœur simple » de Gustave Flaubert et Isabelle Andréani, nomination Molières 2019 Meilleure Seul(e) en Scène.
En 2009, Christophe Segura crée MARILU ProductionDiffusion, société de production qui produit à Paris, en tournée et au Festival d’Avignon OFF des spectacles comme : “Célimène et le cardinal” de Jacques Rampal / “Adolf Cohen” de Jean-Loup Horwitz / “Lapidée” de Jean Chollet-Naguel / “Renata” de Stéphan Druet / “Orphans” de Lyle Kessler / “Ciao Amore” de Jérome l’Hotsky / “Psycause(s)” de Josiane Pinson / “Une diva à Sarcelles” de Virginie Lemoine / “Le bal” d’Irène Nemirovsky / “Kean” d’Alexandre Dumas mis en scène par Alain Sachs / “Au scalpel” d’Antoine Rault mis en scène par Thierry Harcourt…
Un théâtre éclectique tourné vers le talent de ses créateurs et interprètes.
StudioFact Live
StudioFact Live, dirigée par Christophe Barbier est une filiale de StudioFact Media Group, qui produit exclusivement du contenu original issu d’histoires vraies.
Rien n’est plus vrai que le spectacle vivant. Rien n’est plus vivant que le spectacle du vrai. De la vie à la scène, il n’y a qu’un pas : StudioFact Live le franchit pour monter sur les planches avec des histoires qui ne sont pas imaginées mais qui sont arrivées. Écrire pour le théâtre avec l’encre du vrai, c’est inventer une narration qui respecte à la fois l’exactitude des faits et l’alchimie émotionnelle de la scène. StudioFact Live explore les faits divers, l’actualité la plus large et les archives incontestables de l’Histoire pour les incarner « on stage ».
« Comme le dit Louis Jouvet, “le théâtre a été inventé pour apprendre aux gens qu’il y a autre chose que ce qu’ils croient voir et entendre, qu’il y a un envers à ce qu’ils croient être l’endroit des choses et des êtres”.
C’est pour découvrir cet « envers » que je me suis passionné pour le théâtre, comme auteur, acteur, metteur en scène et, désormais, au sein de StudioFact Live. »
Christophe Barbier
Presse
« Xavier Lemaire et sa compagnie Les Larrons abordent un théâtre réaliste qui puise son encre dans l’humain. Cette nouvelle production s’attache à évoquer la terrible rentrée des classes de 1942, où l’horreur du régime nazi et de son programme d’extermination prit un tournant dans l’histoire de notre pays. Rentrée 42 : Bienvenue les enfants accomplit un devoir de mémoire poignant et nécessaire. »
« (...) Ce spectacle vient proposer de regarder les évènements par un autre angle du prisme et l'émotion submerge, encore, et tant mieux ! .»
« (...) Le texte de Pierre-Olivier Scotto et Xavier Lemaire est vif et non dénué d’humour (...) On traverse cette terrible période de l’histoire sous un angle pas si souvent abordé au théâtre et pourtant l’un des plus tragiques (...) »